Dégâts ■ Entre janvier et novembre 2014, près de cinq mille personnes ont péri dans des accidents de la circulation au niveau des différentes régions du pays. 30 000 autres personnes ont été blessées à des degrés divers, certains sont même totalement paralysés. Nos routes sont devenues des lieux de massacres quotidiens. Une moyenne de 12 morts est enregistrée chaque jour suite à des accidents, selon les statistiques de la Protection civile et les bilans établis par la police et la Gendarmerie nationale. Un point commun apparaît dans l'analyse de ces bilans : le facteur humain constitue dans la quasi totalité des cas la principale cause de ces accidents. Dépassements dangereux, non-respect du code de la route, vitesse, non-respect de la distance de sécurité...sont, en effet, des erreurs qui s'avèrent souvent fatales, aussi bien pour les conducteurs, leurs accompagnateurs que pour d'autres personnes se trouvant dans d'autres véhicules. C'est dire que même un bon conducteur, qui respecte le code de la route et les normes de sécurité, n'est pas à l'abri d'une mauvaise surprise, à cause d'un comportement criminel d'autres chauffards qui sévissent sur nos axes routiers. Il est vrai que des campagnes de sensibilisation sont régulièrement organisées par la Protection civile, les services de sécurité et à travers les médias, mais l'effet escompté de ces efforts n'est pas totalement atteint sur le terrain, en raison de la négligence dont font preuve une bonne partie des conducteurs. Même les sévères sanctions pour dépassement dangereux et le non-respect du code de la route n'ont pas suffi pour mettre un terme aux massacres enregistrés quotidiennement sur les routes à travers les différentes régions du pays. En sus des personnes qui perdent la vie suite à ces drames, d'autres victimes «collatérales» auront à éprouver le calvaire pour longtemps, à l'image de ces enfants devenus orphelins, ces femmes devenues veuves du jour au lendemain et ces parents forcés de passer le restant de leur vie avec cette blessure inconsolable suite à la perte de l'un de leurs enfants. La société paie ainsi un lourd tribut à cause d'un geste imprudent et inconscient des chauffards. Les accidents de la route semblent constituer une des préoccupations majeures des pouvoirs publics, qui tentent de trouver les moyens efficients à même d'en réduire l'ampleur. Des centaines de rencontres, de conférences, de tables rondes et de séances de travail ont été tenues ces dernières années avec la participation de toutes les parties concernées. Cependant, toutes ces initiatives se sont avérées vaines face à un fléau à la peau dure. Les usagers de la route appellent plutôt au durcissement des mesures coercitives contre les contrevenants, seule solution, selon eux, à même de mettre un terme aux dépassements commis sur nos routes. «Il n'y a pas de solution magique pour réduire le nombre d'accidents. Il suffit seulement d'imposer des sanctions sévères, allant jusqu'au retrait définitif du permis de conduire au conducteur ayant fait preuve d'imprudence et de non-respect du code de la route. La sanction doit s'appliquer à titre préventif et non pas une fois que l'accident est arrivé. Il faut en finir avec ces retraits temporaires et ces amendes légères», estime Omar, la cinquantaine, chauffeur de taxi inter-wilayas. Un avis partagé par plusieurs autres citoyens, appelant les pouvoirs publics à «une plus grande fermeté en amont pour prévenir contre ces drames, puisque la bonne parole a jusque-là prouvé son inefficacité face à ce fléau».