De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Evoquer le problème de la sécurité routière, c'est parler d'un «génocide» quotidien commis par des chauffards à bord de bouts de ferraille dont l'état mécanique ne répond pas aux normes. En effet, les routes enregistrent quotidiennement des morts. Tlemcen n'échappe pas à ce sort, malgré les campagnes de sensibilisation menées par les gendarmes et les policiers, qui mettent l'accent sur davantage de sensibilisation sur les dangers de la route qui fait des morts et endeuille des familles. A cela s'ajoutent également des portes ouvertes, qui participent à la régression du terrorisme routier. Dans cette wilaya de l'Ouest, les gendarmes et les policiers enregistrent une moyenne de 7 à 15 accidents par jour, et pratiquement l'on déplore au moins un mort par jour. C'est dire que dans la région de Tlemcen les accidents de la route sont devenus un phénomène de société. Ils sont responsables de décès, il reste un long chemin à parcourir dans la lutte contre ce fléau. Même si les mesures prises par les services concernés pour prévenir les accidents de la circulation commencent à apporter leurs fruits, avec notamment les radars et les retraits immédiats des permis de conduire, les usagers de la route doivent savoir que la conduite est avant tout un art, et que les accidents de la circulation constituent un vrai fléau qui s'érige en obstacle réel à la réalisation du développement touristique et économique du pays. Malheureusement, les causes sont nombreuses, notamment l'état des routes dégradé qui est à l'origine des accidents. A cela s'ajoutent l'excès de vitesse, la conduite en état d'ébriété et le non-respect du code la route, facteurs qui provoquent l'irréparable. Autres causes : la vétusté des véhicules ne répondant à aucune norme mécanique et l'état des routes qui sont en grande partie responsables de cette violence routière. La sécurité routière doit constituer un domaine de recherche et ne pas relever uniquement du constat, et surtout passer par la sensibilisation de tous les citoyens, allant du simple piéton aux conducteurs des gros tonnages, en passant par les conducteurs de véhicules légers. Elle doit aussi passer par une analyse concrète en vue d'améliorer significativement l'action publique de sécurité routière. Les statistiques révèlent que la situation est lamentable et ne cesse de se dégrader, et que seule une lutte renforcée contre le terrorisme routier permettra de réduire le fléau. Même si la modernisation de certains axes routiers joue un rôle dans la réduction des accidents de la route, il reste que la vitesse et les dépassements dangereux font des ravages. Les conducteurs inconscients du danger – surtout les jeunes – et roulant à vive allure sont «freinés» par un arbre ou un poids lourd. Ce qui est ahurissant, c'est ce manque de civisme sur les routes malgré l'important dispositif mis en place, entre autres barrages fixes et radars. Cela ne semble pas inquiéter les chauffards qui commettent sciemment des infractions et grillent même les feux rouges. Dans cette région, surtout du coté de la frontière conquise par les «hallaba», toutes les infractions sont permises. Maladresse, imprudence, inattention, négligence, conduite sans feu en pleine nuit, et la liste est longue. Donc, lutter contre les imprudences et l'incivisme, c'est le rôle des services de sécurité qui ne doivent en aucun cas être indulgents.