Récital ■ Les événements du 11 Décembre 1960 ont été commémorés, jeudi, à la salle Ibn Khaldoun, et ce, à l'initiative de l'association culturelle El-Hachemi Guerouabi, où un hommage a été rendu à la famille du martyr Boualem Rouchaï, connu sous le nom de «Si Zoubir», en reconnaissance à son rôle lors des manifestations du 11 décembre 1960. Cette soirée, organisée aussi en hommage au regretté El Hachemi Guerouabi, qui a chanté l'Algérie tout au long de sa carrière, a vu la participation de plusieurs artistes algériens et maghrébins, qui ont animé une soirée musicale. Djazaïr Zinet El Bouldane était le thème de cette soirée riche en émotions, pleine de nostalgie et à laquelle ont pris part des noms comme Hadj Mohamed Tahar Fergani, Hamdi Benani, Djamal Allem, Sid Ali Driss, El Hadi Rdjeb et le plus jeune chanteur (14 ans) de la troupe artistique du FLN, Zakia Kara Terki, qui, tour à tour, sont montés sur scène accompa-gnés par des choristes et des musiciens sous la houlette du chef d'orchestre, Mohamed Ouazza. Hamidou était de la partie. Il était le premier à monter sur scène. Il a interprété des chansons puisées dans le répertoire du regretté El Hachemi Guerrouabi, comme El Hamdoulilah mabkach istiaâmar fi bladna - celle-ci a été interprétée par le regretté Hadj Mhamed El Anka à l'indépendance, et Guerouabi, alors jeune à l'époque, était parmi le chœur qui a donné la réplique au cheikh - El Barah ou encore Allo, allo. Hamidou, qui a su redonner vie aux chansons de défunt El Hachemi Guerrouabi, a été accompagné, lors de sa remarquable prestation, par le Ballet national, qui, à travers des danses joliment exécutées, a ressuscité la gestuelle du vieil Alger et les costumes féminins ainsi que le haïk. D'autres chanteurs, à l'instar de Hakam Abderrahmane, un artiste palestinien engagé, a interprété plusieurs chants patriotiques sur la liberté et la lutte dont Darb Ethouwar, dédiée aux luttes des peuples algérien et palestinien, la Tunisienne, Nabiha Karawli, qui a revisité le répertoire musical algérien, des chansons comme Yemma el Ghalia de Abdellah Menaï et El Moumarida de Rabah Deriassa, ont capté l'attention du public et l'ont ravi. La légende vivante de la chanson marocaine et arabe, Abdelwahab Doukali, a tenu à prendre part à la soirée. Au cours de sa belle prestation, il a entonné des titres comme Ma ana Ila bachar, qu'il a d'ailleurs dédiée à la chanteuse libanaise Sabah récemment disparue, Marsoul el hob, Allah la yezid kthar, Kan ya makan, autant de chansons qui ont fait son succès. Cette soirée a été un vibrant hommage à El Hachemi Guerouabi qui, bien qu'il nous ait quittés en 2006, demeure toujours présent dans nos mémoires. Il reste la légende, un nom à jamais vivant dans les cœurs et les esprits. L'association culturelle El-Hachemi Guerouabi a été créée en 2012 pour préserver l'héritage artistique de Guerouabi, l'un des doyens de la musique chaâbie, et encourager les jeunes ta-lents à travers l'institution du Grand prix El-Hachemi Guerouabi de la chanson chaabie. L'association est présidée par sa veuve, Chahira, qui, dans une déclaration, a rappelé «le sentiment que portait Guerouabi au quartier de Belcourt, théâtre de violents affrontements entre la population et les forces coloniales». Elle est, ensuite, revenue sur le projet de création de l'école de chaâbi El Hachemi Guerouabi, la présidente de l'Association a affirmé être prête, «pour cette ouverture dès que l'APC de Kouba nous octroiera le siège en 2015»