Urgence ■ La conjoncture actuelle, «nous impose de revoir toutes les politiques qui ont été menées jusqu'à maintenant et d'en faire une évaluation avant d'aller concrètement vers la promotion de la production nationale». Les propos sont du ministre de l'Industrie et des mines, qui a fait part, hier mardi, d'un nouveau dispositif visant le développement du secteur industriel et la promotion de la production nationale qui «sera annoncé dans les prochains jours». Intervenant lors d'une réunion consacrée à la relance de la production nationale en présence de plusieurs organisations patronales et de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdesselam Bouchouareb a en effet, avancé qu'un certain nombre d'initiatives devant contribuer au développement du secteur industriel et à la promotion du produit national seraient annoncées lors du Salon national de la production nationale prévu du 24 au 28 décembre en cours. Le ministre de l'Industrie et des mines vient ainsi emboiter le pas à tous les experts qui ne cessent de répéter à celui qui veut bien les entendre que «l'industrie» est l'unique alternative à la persistance de la baisse des cours du pétrole qui s'est négativement répercutée sur la capacité financière de l'Algérie à résister aux chocs sur la balance des paiements extérieurs. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, a été clair à ce propos. «Les réserves de change actuelles permettent à l'Algérie de faire face aux chocs sur la balance des paiements extérieurs à court terme mais cette capacité à résister aux chocs se dissipera vite si les cours du pétrole restaient à des niveaux bas pendant longtemps», a précisé Mohamed Laksaci, qui présentait lundi dernier, un rapport sur les tendances financières et économiques du pays devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). «Certes l'Algérie a préservé sa stabilité monétaire et financière en dépit des faibles performances de sa balance des paiements extérieurs et de la persistance du déficit budgétaire, mais il n'en reste pas moins que la question de la fragilité de l'économie algérienne à l'égard des hydrocarbures et donc des prix du pétrole se pose avec acuité», a souligné M. Laksaci. Le même jour, intervenant sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, le président du Conseil consultatif pour la promotion de la petite et moyenne entreprise, a tenu des propos alarmistes. Face à la chute constante des prix du pétrole, l'Algérie est acculée et n'a plus le choix. Nous devons prendre des mesures de redressement et aller de l'avant, sinon nous courons vers la catastrophe» a relevé Zaïm Bensaci, Pour lui, la transition économique hors hydrocarbures devrait se faire maintenant «sinon, il sera trop tard». Pour rappel, la balance des paiements globale a dégagé un déficit de 1,32 milliard de dollars au premier semestre 2014 contre un excédent de 0,88 milliard de dollars à la même période de 2013. Les réserves officielles de change se sont contractées à 193,269 milliards de dollars à fin juin 2014 après une progression à 194 milliards de dollars à fin 2013.