Richesse ■ l'Algérie compte dix sept wilayas productrices de dattes. Dans ces régions, on compte douze millions de palmiers et trois cent soixante variétés de dattes. Parmi ces fruits on trouve des dattes de dix centimètres cultivées dans la wilaya d'Adrar. A l'échelle mondiale, notre pays occupe la dixième place en matière d'exportation. En dépit de cela, la culture des dattes chez nous est confrontée à un problème de commercialisation. Si le consommateur algérien ignore beaucoup de variétés de ce fruit, il se trouve que des consommateurs étrangers ne savent même pas que notre pays est producteur de dattes et dérivés. Et pour promouvoir, revaloriser et développer la filière dattes, la wilaya de Biskra s'apprête à abriter le premier salon international de la datte de Biskra (SIDAB). «Après la décennie noire, l'Algérie tente de conquérir le marché international. Deglet Biskra est une datte d'Algérie. Elle n'a pas d'autres origines», lancera Abdelmadjid Khobzi, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) «Ziban» de la wilaya de Biskra, au cours d'une conférence de presse qui a eu lieu hier à Alger. Pour Sadok Khelfi, directeur de la CCI «Ziban», cette manifestation s'inscrit dans la cadre de la promotion des exportations hors hydrocarbures. D'ailleurs, a-t-il précisé, c'est dans cette optique que l'Algérie a participé au salon international de la nourriture -interfood- qui a eu lieu, en Indonésie, le mois de novembre passé. «Nous sommes au 7e rang en production de dattes à l'échelle mondiale .Nous devons avancer», encourage le conférencier. Pour la normalisation des produits dattiers algériens, un dossier se trouve actuellement au niveau du ministère de l'agriculture. «Il y a toute une équipe d'experts qui travaille pour la labellisation. Cette labellisation permet la normalisation de la filière datte», expliquera Saâdane Kadri ,secrétaire général de la Chambre algérienne de commerce et d'Industrie (CACI). Dans ce contexte, il faut savoir qu' il existe déjà des exportateurs de dattes de Biskra qui détiennent le certificat ISO. Découragés, certains de nos exportateurs de dattes ont carrément abandonné leur activité. De trente cinq, il ne reste que six. Cette défection a une raison : «Il y a un lobby international qui casse», dira-t-on. Et pour inciter les jeunes à investir dans la culture des dattes, M. Khobzi a rappelé l'existence d'une caisse d'aide à l'exportation. «Avec un registre de commerce, on peut exporter», éclaire-t-il. Une bonne nouvelle en ce début d'année : une unité de transformation de dattes algériennes sera réalisée en Indonésie. Dans ce pays, qui préside actuellement l'union des pays asiatiques, une assiette de terrain de trois hectares a été désignée pour accueillir cette infrastructure de droit algérien à 100%. Il s'agit d'une SPA née d'un «jumelage de chambres d'agriculture de dix wilayas du sud». Mais, «si le fellah se casse, l'exportateur se casse aussi», a-t-on averti . Mais pourquoi les dates coûtent cher chez nous ? Pour répondre à cette question, les conférenciers ont expliqué que cette cherté est due au manque de la main d'œuvre, à la cherté du transport du sud vers le nord et à la méconnaissance des variétés de dattes. D'ailleurs, «il y a des dattes qui ne se vendent même. Beaucoup de fellahs ont carrément déraciné leurs palmiers.»