Résumé de la 14e partie ■ Charlotte va trouver l'agent de FDA, Knight, pour lui soutirer des informations. (Il sortit de sa poche un paquet de chewing-gums à la menthe et lui en offrit un.) Elle secoua la tête. — Qu'est-ce qui vous fait croire que le sabotage a eu lieu à l'usine ? — Nous avons parlé avec le frère de la dernière victime, expliqua-t-il en défaisant méticuleusement le papier qui entourait son chewing-gum, comme s'il craignait que ce dernier fût lui aussi contaminé. Il a dit que sa sœur vérifiait toujours scrupuleusement que les emballages des produits étaient bien scellés, que la date de péremption n'était pas dépassée, etc. Après tout, elle n'était pas juriste pour rien. (Il sourit en enfournant le chewing-gum plié en deux dans sa bouche.) D'ailleurs nous avons trouvé le papier d'emballage en cellophane sur le comptoir de sa cuisine, et il ne manquait que quatre gélules de Bliss dans le flacon, ce qui prouve qu'elle venait juste de l'entamer. Si ces gélules ont subi une quelconque manipulation après que le flacon eut quitté votre usine, eh bien alors le coupable est particulièrement habile. — Quelle est la cause du décès ? — La première victime est morte d'un arrêt du cœur. La deuxième, d'une attaque. — Et la troisième ? — Pour l'instant, nous préférons garder la chose confidentielle. — Monsieur Knight, dans la mesure où ma compagnie est soupçonnée de sabotage, il me semble avoir le droit de savoir de quoi est morte cette femme. Il médita un instant ses paroles. — Hémorragie cérébrale. Mais l'information ne doit pas être divulguée auprès du public. — Je suis capable de garder un secret, monsieur Knight. — Oui, j'en suis convaincu, fit-il en souriant. — Avez-vous réussi à établir un lien entre les trois femmes ? — Nous sommes en train d'enquêter à ce sujet. Toutefois, nous n'excluons pas la possibilité d'un sabotage visant Harmony Biotech. Avez-vous reçu des lettres de menaces ? Ou des coups de fil ? Des gens qui vous auraient réclamé de l'argent ? — Non, dit Charlotte. Rien du tout. — Qu'en est-il de ce... (Il fouilla dans la poche intérieure de son blouson de sport très chic et en sortit un petit agenda.) Norman Thurwood, l'homme à qui vous avez pris la firme ? — Nous n'avons rien pris, l'acquisition s'est faite sur la base d'un arrangement à 1' amiable. — Ce n'est pas ce que je me suis laissé dire. Il n'a pas apprécié le rachat de ses parts. Peut-être vous en a-t-il gardé rancune ? — Monsieur Knight, Harmony n'a pas été rachetée à M. Thurwood. Seuls le parc et le laboratoire de recherche biomédicale lui appartenaient. Harmony est ma firme. Elle est dans ma famille depuis des générations. Nos remèdes sont fabriqués à partir de recettes curatives dont ma grand-mère avait le secret. — Je connais ce genre de remèdes, mademoiselle Lee, dit-il avec un sourire glacial. Pensez-vous que ce sabotage ait pu être le fait d'un agent de la compagnie ? — Nous formons une grande famille, monsieur Knight. — Un simple employé, peut-être? — Je vous le répète, monsieur Knight, Harmony est une grande famille. La plupart de mes employés sont à mon service depuis des années. Nous avons réussi à fidéliser notre personnel, qui, par ailleurs, nous est très dévoué. — Vous voulez dire dévoué au point de taire des informations, voire de mentir pour protéger leur patron? Ignorant sa remarque, elle demanda : — Avez-vous reçu les premiers résultats d'analyses ? Savez-vous si c'est la même substance qui a causé la mort dans les trois cas? — Nous les attendons d'un moment à l'autre. A ce propos, je vais avoir besoin de la formule du Bliss, afin de pouvoir établir une comparaison. A suivre