Cabinets ■ Désigné jeudi dernier par décret présidentiel, Modibo Keïta, Premier ministre malien, a formé, hier, son gouvernement. Un gouvernement qui se caractérise par le départ de sept anciens ministres, dont ceux de la Défense, de l'Economie et de la Communication. Selon le décret publié dans la nuit de samedi à dimanche par la Présidence, Tiéman Hubert Coulibaly, précédemment ministre des Domaines de l'Etat, des Affaires foncières et du Patrimoine, hérite dans la nouvelle équipe de l'important portefeuille de la Défense et des Anciens combattants. Un banquier, Mamadou Igor Diarra, devient ministre de l'Economie et des Finances, alors que le portefeuille de l'Economie numérique et de la Communication est confié au chef d'un parti de la majorité présidentielle, Choguel Kokala Maïga. Un membre de la minorité touareg, Mohamed Ag Erlaf, est le nouveau ministre de l'Environnement, de l'Assainissement et du Développement durable. Le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, conserve son poste, amputé de l'Administration territoriale. Par ailleurs, Dramane Dembélé, candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2012, devient ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat. Les ministres sortants de l'Industrie, de l'Education nationale et de la Communication, quittent le gouvernement. Le nouveau gouvernement, qui compte 29 membres, outre le Premier ministre, contre 31 dans le précédent cabinet, «a pour principale tâche de relever les défis. C'est un gouvernement de combat, mais aussi une équipe qui doit faire du retour de la paix au Nord sa priorité», a expliqué un proche collaborateur du chef de l'Etat. Le nouveau Premier ministre, Modibo Keïta, était jusqu'alors «haut représentant» du Président pour les pourparlers de paix lancés en juillet à Alger entre le gouvernement et les groupes armés du nord du pays. Agé de 73 ans, ce natif de Kolikoro, au nord-est de la capitale Bamako, a commencé sa carrière comme instituteur en 1963, avant d'entrer au gouvernement, d'abord comme directeur de cabinet du ministre de l'Education nationale (1979-1982), puis comme ministre de l'Emploi (1982-1986), puis des Affaires étrangères (1986-1989). Marié et père de cinq enfants, il a également exercé les fonctions d'ambassadeur, ainsi que de secrétaire général de la Présidence (1999-2002) sous Alpha Omar Konaré. La même source a démenti tout lien entre le départ des titulaires de l'Economie, de l'Industrie et de la Communication et l'affaire de l'avion présidentiel et des équipements militaires, qui avait amené à un gel des décaissements du Fonds monétaire international (FMI). «Le FMI n'a jamais demandé le départ d'un ministre du gouvernement. Il y a des rapports d'enquête devant la justice. Que la justice fasse son travail», a répondu cette source.