vestige ■ Autrefois un campement russe et une communauté minière, la localité de Pyramiden, située sur l'île de Spitzberg dans l'océan Arctique, est aujourd'hui devenue une attraction touristique. Le guide Vladimir Prokofiev nous fait visiter cette incroyable ville fantôme, qui semble figée dans le temps. L'ancienne exploitation minière de Pyramiden se trouve à environ 1300 km du Pôle Nord, sur l'île de Spitzberg, en Norvège. Abandonnée depuis 1998, la ville fantôme a été réhabilitée en 2006 et reçoit aujourd'hui des voyageurs avides de découvrir des paysages déserts et des vestiges d'un autre temps. «Ni radio, ni télévision, ni internet» «Bienvenue au bout du monde» accueille Vladimir Prokofiev, un guide touristique russe de 33 ans qui travaille ici. Coupé du monde, il loge à l'hôtel «Tulipe» abandonné où il raconte qu'il peut, dans un bon jour, capter un signal pour son téléphone depuis le réseau norvégien. «Il n'y a ni radio, ni télévision, ni internet au village. Mais on peut avoir du réseau en se rendant au «spot de l'espoir» explique t-il en précisant qu'il ne sait jamais qui va le lâcher en premier : sa batterie de téléphone ou bien ses doigts, pris par le froid. Car à cette période de l'année, le thermomètre affiche -10°C au soleil, une température que Vladimir estime en réalité plus fraîche en raison du vent glacé qui souffle en continu. Attendant pour le moment des touristes qui arrivent généralement un peu plus tard dans l'année, il s'échine actuellement à retrouver des traces de la période soviétique de cette ancienne communauté minière. Et ce n'est pas ce qui manque : vieilles bottes, appareils d'usine, et même une statue de Lénine, le site semble figé dans le temps, comme s'il n'avait jamais cessé d'être exploité. Le «paradis soviétique» des années 1970-1980 Et pourtant, depuis 1998 et l'arrêt de la production de la mine, plus personne ne vit ici, hormis quelques gardiens qui veillent à maintenir l'endroit en état. Son nom Pyramiden venant d'une montagne en forme de pyramide au pied de laquelle elle est située, elle a été fondée en 1910 par les Suédois. Achetée en 1926 par les Russes, elle a ensuite été transformée en communauté minière de 1000 employés fonctionnant de manière totalement autonome, jusqu'à la fin des années 1990. Qualifiée de «paradis soviétique» dans les années 70 et 80, la ville comprenait à l'époque une garderie, une école, une salle d'entraînement et même une piscine chauffée et couverte. Tous ces bâtiments sont encore visibles aujourd'hui dans la ville, accessible aux voyageurs par bateau ou motoneige depuis Longyearbyen, capitale administrative du Svalbard en Norvège.