Le long métrage de fiction «Les terrasses» du réalisateur algérien, Merzak Allouache, sera projeté à la 25e édition du festival du film africain Cascade Film Festival de Portland (Etats-Unis d'Amérique), prévu du 6 février au 8 mars prochain. Dans son film «Les terrasses», le réalisateur donne sa vision impressionniste d'une société algérienne «malade de ses contradictions», filmée des toits d'Alger. Filmé en janvier 2013 de cinq terrasses dans cinq quartiers d'Alger (La Casbah, Bab el Oued, Belcourt, Notre-Dame d'Afrique et Telemly), «Les Terrasses» raconte cinq histoires sombres et fictives de violence ordinaire. Rythmées par les appels à la prière des muezzins, elles sont filmées comme des huis clos à ciel ouvert et alternent avec des plans panoramiques de la ville blanche, sa mer azur et son horizon à perte de vue. «Alger est construite sur des collines. On voit facilement les terrasses qui ont toujours joué un rôle dans cette ville. J'avais envie de travailler sur cette perspective de hauteur pour parler des problèmes de la société algérienne», explique Merzak Allouache. L'auteur de «Normal» et «Le repenti» y poursuit son exploration de la société algérienne à travers une galerie de portraits. Par petites touches, il passe de personnage en personnage sans s'appesantir. On croise une mère âgée rejetée par sa famille qui vit seule avec son fils et sa fille, adultes, l'un drogué, l'autre mutique, une petite fille qui apporte de la nourriture à son oncle «fou», enfermé comme un chien dans une niche, de jeunes musiciens en quête d'un lieu pour jouer et d'espoir, un prédicateur abuseur, un alcoolique, un homme qui torture son frère...«Les terrasses», qui parle aussi de la jeunesse qui rêve de musique et de jours meilleurs, a remporté en 2014, le Prix spécial du jury au 3e Festival du cinéma africain de Louxor (Egypte) et l'Amayas d'or au Festival d'Alger du cinéma maghrébin. Il a également reçu en 2013, le prix du Lion d'or à la 70e édition de la Mostra de Venise (Italie). 34 films (longs et courts métrage) sont à l'affiche de cette manifestation cinématographique, dédiée cette année au cinéma nigerian Nollywood et à la femme cinéaste africaine, selon le site électronique du festival. Créé en 1991 à Portland en Oregon (Nord-ouest des Etats unis), Cascade Film Festival qui attire chaque année plus de 5 000 visiteurs vise à «faire connaître la richesse et la diversification des cultures africaines» à travers le cinéma.