Bilan ■ Au moins 45 personnes, dont 19 soldats, ont été tuées au cours des dernières 24 heures dans l'est rebelle de l'Ukraine. Les combats redoublent en Ukraine alors que d'intenses efforts diplomatiques sont en cours. Les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand doivent se retrouver ce mercredi à Minsk pour un sommet de la dernière chance qui vise à mettre fin à dix mois d'un conflit qui a fait plus de 5 300 morts dans l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine. Cette rencontre réunissant Angela Merkel, François Hollande, Petro Porochenko et Vladimir Poutine est le résultat de l'initiative de paix franco-allemande présentée la semaine dernière à Kiev, puis à Moscou, au moment où les combats font rage dans l'est de l'Ukraine. Le président Petro Porochenko, arrivé au pouvoir en promettant de mettre fin à la guerre et de reconquérir les zones rebelles, a résumé l'enjeu de Minsk : offrir «l'une des dernières chances d'instaurer un cessez-le-feu inconditionnel et un retrait des armes lourdes». De leur côté, les séparatistes prorusses ont discuté deux heures à Minsk avec les émissaires de Kiev, encadrés par des représentants de la Russie et de l'OSCE. Les rebelles ont ensuite soumis leurs propositions de règlement du conflit au Groupe de contact, lui aussi réuni mardi soir à Minsk. Sur le terrain, la situation est plus explosive que jamais. «Dix-neuf soldats ont été tués et 78 blessés au cours des dernières 24 heures», a déclaré un porte-parole de l'armée ukrainienne, Vladislav Selezniov. Parmi eux, cinq soldats ont été tués au cours de l'attaque au lance-roquettes multiple Smertch qui a touché hier la ville de Kramatorsk, siège du quartier général de l'armée ukrainienne dans l'Est rebelle du pays. Cette attaque a également tué 11 civils, dont un décédé ce matin des suites de ses blessures. Dans le fief rebelle de Donetsk, où trois personnes sont mortes dans des bombardements hier, au moins cinq civils ont été tués et neuf blessées ce mercredi matin, par des tirs d'artillerie près d'un arrêt de bus et d'une usine de métaux. «Cela a eu lieu pendant l'heure de pointe. Il y avait beaucoup de gens, tout le monde allait au travail», a expliqué à Svetlana, 56 ans, qui a entendu au total cinq tirs d'artillerie. Deux autobus ont été touchés et «un chauffeur de bus est mort après le tir de mortier», a annoncé un représentant des séparatistes tandis qu'un ouvrier de l'usine de métaux expliquait que deux gardiens de l'usine avaient également été tués. Les autorités séparatistes de la ville ont annoncé la mort de cinq civils au total. «Cinq personnes ont été transportées à l'hôpital avec des blessures légères, plus quatre plus gravement touchées», a en outre précisé un responsable médical de la République de Donetsk. Hier, les séparatistes avaient pour leur part annoncé la mort de sept de leurs soldats. L'armée ukrainienne et les rebelles prorusses semblaient chercher à s'emparer du plus de terrain possible pour arriver en position de force à la table des négociations. Au sud de la ligne de front, les troupes ukrainiennes ont annoncé avoir déclenché une contre-offensive et repris le contrôle de trois villages à l'est du port de Marioupol, une des dernières grandes villes de la région sous contrôle ukrainien.