Le 21 septembre prochain, la commune de Bordj El-Kiffan verra le démarrage d?un complexe de transformation et de pasteurisation des ?ufs. Dénommé «Zidou», unique en Afrique et dans le monde arabe, le complexe vise non seulement à répondre à une demande non satisfaite, mais aussi à réduire l?importation de farine d??ufs, en appliquant de nouvelles règles strictes d?hygiène et de sécurité alimentaire, selon son P-DG, Mehdi Issiakhem, qui a bien voulu nous en dire plus dans cet entretien. InfoSoir : Pourquoi avoir dénommé votre complexe «Zidou» ? Mehdi Issiakhem : D?abord «Zidou» est un mot algérien qui veut dire, comme chacun le sait, encore. Donc encore un complexe utile qui vient s?ajouter aux réalisations économiques de l?Algérie. Ensuite, ce nom en lui-même est né lors d?une réunion avec mon père. J?ai un fils prénommé Yazid qu?on surnomme familièrement «Zidou». Quand je l?ai interpellé pour lui demander de ramener un verre d?eau à son grand-père, ce dernier m?a suggéré de donner au complexe le nom de «Zidou» et je n?ai pas hésité un seul instant. Ça c?est l?origine de la dénomination. Mais comment vous est venue l?idée d?investir dans une activité unique en Algérie ? Nous avons fait une étude de marché et nous avons constaté qu?en matière d?investissements en Algérie, il y avait un certain suivisme et peu d?originalité ou de créations nouvelles. Nous-mêmes, au début, nous voulions faire comme les autres et fonder une laiterie. Mais on a pris la peine de réfléchir et on a abouti à ce projet de complexe de transformation et de pasteurisation des ?ufs, d?autant plus que l??uf et un produit de base stratégique, encore plus en Algérie, puisqu?il remplace la viande. Avez-vous mesuré les risques avant d?investir ? Quand on veut investir, surtout dans un créneau inconnu dans notre pays, il faut avoir du courage et savoir prendre des risques. L?avantage est que nous ne sommes pas guidés par l?appât du gain, mais surtout par le fait d?apporter quelque chose à l?Algérie. Quels types de produits allez-vous proposer ? A partir de la matière première, exclusivement algérienne, puisque nous nous approvisionnerons auprès des aviculteurs locaux, on envisage de proposer six produits : trois en liquide et trois en poudre ; il y a l??uf entier, le jaune et le blanc d??uf séparés. Bien sûr, on a adapté l?emballage en fonction du consommateur ; cela va de 500 grammes à une tonne en passant par le kilo, le cinq kilos, le dix kilos et le vingt kilos. Quels sont vos consommateurs potentiels ? Les industriels tels que les fabricants de biscuits, de mayonnaise ou de pâtes alimentaires ; pour nous, ils font partie de la catégorie des grands consommateurs. Ensuite il y a l?ensemble des consommateurs moyens : les artisans pâtissiers, les fabricants de madeleines ainsi que les producteurs de shampooing. Enfin, il y a le petit consommateur représenté par la ménagère. Quels sont les avantages qu?apporte le complexe à tous ces utilisateurs d??ufs ? Actuellement, quand ces utilisateurs achètent des ?ufs, ils ne connaissent ni la date de ponte ni la date de péremption. En outre, on sait que le transport des ?ufs se fait dans des conditions dépourvues d?hygiène et sous des températures ambiantes élevées, alors que l?on sait que l??uf doit être conservé au maximum à six degrés. Avec notre complexe, il n?y aura plus de problèmes dus à la contamination, au transport et à la chaleur. Par ailleurs, je vous signale que des statistiques officielles rapportées par les journaux font état de 1 633 cas d?intoxications alimentaires durant le premier semestre 2004, dont quatre morts, dues à la consommation de pâtisseries et de crèmes glacées fabriquées à base d??ufs. Par conséquent, le complexe Zidou présente l?avantage d?enrayer ces intoxications grâce à une sélection rigoureuse des ?ufs et l?élimination de tout ?uf suspect. On évite aussi le gaspillage. C?est-à-dire ? Durant notre étude de marché, on a trouvé une unité de fabrication qui n?avait besoin que du jaune d??uf. Le propriétaire était confronté au problème du blanc dont il ne savait que faire. Finalement, il était souvent obligé de le jeter. Avec la gamme de produits que nous proposons, il pourra s?approvisionner uniquement en jaune d??uf et il n?y aura ainsi aucun gaspillage. L?utilisateur aura aussi l?avantage d?avoir des doses précises, indiquées sur nos emballages. Le complexe Zidou est-il vraiment unique en Afrique et dans le monde arabe ? Au début, on ne savait pas que nous étions les seuls en Afrique et dans le monde arabe. Ce n?est qu?au cours de nos différentes études et recherches que nous l?avons appris. Toutefois, nous avons été encouragés par l?exemple de la Grèce et de la Turquie, deux pays qui possèdent chacun une entreprise de ce type depuis déjà trois ans et qui sont en train de doubler leur production. A quelle date est prévue le démarrage du complexe Zidou ? Le démarrage est prévu le 21 septembre prochain, avec une capacité de production de six mille tonnes par an. Le complexe Zidou sera inauguré lors du séminaire que nous organiserons à la même date, au profit des différents utilisateurs d??ufs. Votre carnet de commandes est-il déjà rempli ? Il y a déjà de nombreux clients qui ont souhaité recevoir des échantillons et ceux qui attendent le démarrage du complexe pour procéder à de nouvelles expériences comme la fabrication de pâtes aux ?ufs, qui n?existent pas encore en Algérie. «La qualité d?abord», tel est votre slogan commercial. Pourquoi ce choix ? Premièrement, nous avons acquis les meilleurs équipements qui existent à l?heure actuelle pour notre complexe. Deuxièmement, nous sommes intéressés par la traçabilité du produit, c?est-à-dire depuis la poule dont la santé est notre souci à la ponte et jusqu?à l?assiette du consommateur. En choisissant ce slogan, nous voulions indiquer que notre objectif est la qualité d?abord, avant la commercialisation et le profit. Quels seront les thèmes développés lors du séminaire du 21 septembre ? C?est un séminaire gratuit d?information destiné à tous les utilisateurs d??ufs. Nous avons invité la presse écrite et audiovisuelle. Il sera animé par des experts étrangers et algériens, notamment un grand investisseur européen qui donnera son point de vue, un docteur d?Etat algérien, responsable du contrôle et de la qualité au niveau du complexe, ainsi que le P-DG d?une société qui interviendra dans le nettoyage et la qualité.