Le Théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou organisera, demain, lundi, un concert en hommage au défunt maestro et maître de la chanson kabyle, Chérif Kheddam, à l'occasion du troisième anniversaire de son décès survenu le 23 janvier 2012 à Paris à l'âge de 85 ans. Le concert sera présenté par l'orchestre national algérien de variétés, dirigé par le maestro Farid Aouameur, avec la participation de neuf chanteurs et choristes, dont la chanteuse Nouria Yamine, Djidji ainsi que l'auteur compositeur et interprète de la chanson kabyle, Brahim Tayeb. Le public investira donc le théâtre régional pour faire vibrer ses sens aux airs et aux mélodies que le maître de la chanson kabyle a légués à la musique universelle. Chérif Kheddam, monument de la chanson kabyle, était un auteur, compositeur et interprète de la chanson kabyle. Celui qui repose désormais dans son village natal Boumessaoud, dans la commune d'Imsouhal, est celui qui a par excellence donné ses lettres de noblesse à la chanson kabyle. Le parcours de Chérif Kheddam à qui revient le mérite d'avoir introduit la chanson dans la modernité débute en France, où il est parti, comme nombre de ses compatriotes, pour travailler entre 1948 et 1963, où il découvre, à l'âge de 21 ans, la musique classique. Il composa alors à cette époque plusieurs titres, entre autres, YeIlis netmurthiw, Nadia, Djurdjura, Ithran, etc. Il fut remarqué dès son premier 78 tours (YeIIis netmurthiw) et recommandé à Pathé Marconi EMI (filiale italienne), qui lui établit un contrat en 1956.Après l'indépendance du pays, il rentre en Algérie en 1963 et entame une longue carrière à la Chaîne II de la radio, où il anime une émission pour les jeunes talents, «Ighennayen Uzekka» (les chanteurs de demain). Il devient alors conseiller artistique à la Radiodiffusion télévision algérienne, où il a dirigé des auditions et encouragé plusieurs chanteurs amateurs qui sont aujourd'hui les ténors de la chanson moderne kabyle.