La ministre a usé de ce qualificatif à propos de la revendications des syndicats, relative aux promotions sans conditions d'examen professionnel ou de formation pour tous les corps enseignants. Plus étonnant encore, le Cnapest réclame une retraite après tout juste 18 ans de service. «Impossible», répond la ministre de l'Education ce jeudi matin, appelant les syndicats à un consensus pour préserver l'école publique. Ainsi, après la prime de zone, la médecine du travail et le logement, le syndicat demande une retraite après 25 ans de service. Une retraite qui prendrait en compte aussi bien l'année du service militaire que les années de formation universitaire, soit une retraite au bout de 18 ans de service ! «Ce dernier point fait partie de ceux sur laquelle la grève est enclenchée», a indiqué la ministre de l'Education lors de son intervention ce jeudi matin sur les ondes de la Chaîne III. «Le Cnapest fait cavalier seul. Il pense être le plus représentatif sur le terrain», a estimé Nouria Benghabrit, avant d'appeler la société à s'engager pour dire son mot. «Ils ne sont pas les seuls fonctionnaires ni les seuls à travailler bien qu'ils pratiquent un emploi noble et qu'ils soient les pieds dorsaux de la société », a-t-elle dit, tout en affichant un refus catégorique à cette revendication. «C'est impossible. C'est une question qui relève du niveau de la réflexion sociétale», a-t-elle insisté, avant de s'étaler sur l'autre revendication encore plus surprenante de certains syndicats. Dans la longue liste des revendications du corps enseignant, il a été demandé au ministère des promotions sans condition d'examen professionnel ou de formation pour tous les corps enseignants. Une réclamation qualifiée de dérive par la ministre, qui estime que «la formation est une obligation pour le corps enseignant». La ministre revient, par ailleurs, sur l'engagement qu'elle a proposé aux différents syndicats qu'elle a reçus hier au ministère. Il s'agit d'un engagement sur trois points dont la révision du statut particulier. Une sorte «de charte d'éthique et de stabilité pour le secteur de l'éducation», précise Benghabrit qui conditionne la révision du statut particulier par la signature par tous les syndicats de cette charte. Celle-ci devrait «constituer un consensus pour préserver l'école publique», a-t-elle souligné. La ministre reconnaît néanmoins que ce point comporte beaucoup de dysfonctionnements et de distorsions qu'il faudrait corriger. Mais, le délais que devrait prendre le règlement de ce point pose problème. Alors que le ministère propose cinq ans pour pouvoir clore définitivement ce dossier, les syndicats demeurent sur leur position, soit pas plus de deux ans. Certains parlent même de six mois. «Ce que j'ai avancé comme date et comme durée est raisonnable. Il faut se donner cette fois-ci tous les moyens avec un audit interne et un audit externe avec l'association d'experts pour trouver une solution. Il faudrait aussi de la cohérence, de l'équilibre, de l'équité et de la comparaison à l'échelle internationale», a estimé la ministre, qui évoque des consultations élargies à toutes les catégories de la corporation et qui demanderaient beaucoup de temps. «Je crois qu'il y a plus de confort à définir une date au dessous de laquelle il serait possible d'amener avec les personnes expertes toute la réflexion avec la responsabilité qu'il faut», a-t-elle estimé, avant de revenir sur le premier statut le qualifiant d'injuste. «Un syndicat représentant un corps particulier à l'intérieur de l'éducation nationale s'est taillé un costume pour lui-même, oubliant les autres catégories qui, elles, au fur et à mesure de la prise de conscience, ont finalement mis l'accent sur cette injustice qu'il faudrait lever», a-t-elle jugé.