La ministre de l'Education nationale a fixé la date du 2 mars prochain pour l'installation d'une commission mixte chargée de la révision du statut particulier des travailleurs de son secteur. Cependant, Benghebrit demande au préalable aux syndicats de signer une charte d'éthique et de stabilité. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) Nouria Benghebrit qui a reçu pendant deux jours l'ensemble des syndicats de l'éducation nationale, dans une tentative de désamorcer la crise qui secoue le secteur, est formelle : oui pour la révision du statut particulier mais à condition qu'il y ait signature d'un pacte de stabilité. S'exprimant jeudi sur les ondes de la radio nationale Chaîne III, la ministre de l'Education nationale dit avoir accepté le principe de la révision du statut particulier des travailleurs, principale revendication des syndicats, dont plusieurs dysfonctionnements ont été constatés. Mais, conditionne-t-elle, «en même temps, si on réexamine le statut il faut, en contrepartie, qu'on puisse signer ensemble une charte d'éthique et de stabilité et il faut qu'il y ait un consensus pour préserver l'école publique». Benghebrit qui a proposé un délai de cinq ans pour la révision du statut particulier estime que cette durée est raisonnable pour pouvoir résoudre «en toute responsabilité» les points encore en suspens soulevés dans la plateforme des revendications des syndicats. Limiter cette durée à six mois comme cela a été proposé par certains syndicats est «impensable», selon la ministre. Car, justifie-t-elle, il y a 28 corps de métiers, 46 grades et 8 catégories professionnelles à qui il faudra donner la parole. Cependant, souligne l'invitée de la radio, «l'essentiel a été résolu et le reste est en cours de prise en charge». Le problème du premier statut, poursuit-elle, c'est qu'«un syndicat représentant un corps particulier à l'intérieur de l'éducation nationale s'est taillé un costume pour lui-même, oubliant les autres catégories qui, eux, au fur et à mesure de leur prise de conscience ont finalement mis l'accent sur cette injustice qu'il faut absolument lever». Selon Benghebrit, la révision du statut est un point commun qu'elle partage avec les syndicats de son secteur. D'ailleurs, précise t-elle, «nous sommes déjà dans un autre statut à cause de toutes les dérogations régulières que nous y avons apporté». Poursuivant avec le syndicat du Cnapest qui maintient son mot d'ordre de grève, Benghebrit dit que ce qui pose problème avec lui «c'est son approche non pas de négociation mais d'imposition de ses revendications». Selon elle, le Cnapest «fait cavalier seul parce que je pense qu'il a l'idée qu'il est le plus représentatif sur la place». «Non pour la retraite après 25 ans de service» La ministre de l'Education nationale qui dit avoir satisfait certaines demandes des syndicats et d'autres en cours de prise en charge, dit non d'emblée pour certaines revendications qu'elle qualifie de «dérives». C'est le cas pour le dossier du départ à la retraite après 25 ans de service auquel elle répond déjà par «impossible» et aussi pour la promotion automatique des enseignants. «La formation est une exigence pour le corps enseignant», lance-t-elle. D'ailleurs, dit-elle, à l'avenir il faut que les enseignants soient recrutés à partir des écoles normales supérieures. Pour la médecine de travail, Benghebrit dit qu'au mois de juin prochain, des centres de médecine de travail seront ouverts dans trois wilayas et à la rentrée prochaine, au moins une dizaine sera ouverte dans 18 wilayas.