Portrait - Yacine Ouabed est avant tout un poète à la verve populaire. Il est aussi parolier : «Edenya» était son premier poème chanté par Kamel Messaoudi en 1994. «C'est à travers lui que j'ai commencé à faire parler de moi dans le milieu des artistes, chanteurs chaâbi, à être sollicité par bon nombre de ces interprètes, de ma génération», raconte-t-il. Et depuis l'aventure continue, jusqu'au jour où il décide de compiler son œuvre dans un album, qui sortira aux éditions Sono Star. En effet, son projet compte une cinquantaine de poèmes, tous expriment sa sensibilité et racontent diverses expériences personnelles. A la fois simple et somptueuse, sa poésie, inspirée et populaire est authentique. Elle est puisée dans le vécu. C'est une poésie de l'immédiat, de l'instantané. Et c'est pour cette raison qu'elle a conquis un grand public. Ses thèmes de prédilection sont : la patrie, l'amour, la famille, la femme, la tolérance, la liberté, la nostalgie et d'autres choses de la vie qui le touchent et lui parlent. Il le dit d'ailleurs à chaque fois : «A tout instant, je suis interpellé par la vie.» C'est dire à quel point il est profondément touché par son environnement, sensible à tout ce qui se passe. C'est simplement un poète inspiré, à la verve riche, d'une intensité exceptionnelle et d'une mélancolie génératrice de sensations saisissantes. C'est quelqu'un qui est à l'écoute de la vie, de ses moindres bruissements et intonations ; chacune de ses sonorités, de ses mélodies attire son attention, le capture et le transporte dans un ailleurs propice à la création, et c'est dans cet univers où il est projeté que Yacine Ouabed, un romantique invétéré, se livre à la composition des rimes, ciselant avec élégance et beauté chaque vers. Chaque parole dite, est déclamée avec beaucoup de verve. Yacine Ouabed, qui a su conquérir les cœurs des fans de la poésie populaire, envisage de publier un recueil de poésie, prévu pour la fin de l'année. Yacine Ouabed a fait la radio. Tout commence pour lui en 1999, lorsqu'il a intégré la radio El Bahdja pour animer une émission ayant attrait au chaâbi et à la poésie. «C'est grâce à cela que je me suis fait connaître d'un plus large public et j'ai commencé même à avoir des fans qui réclamaient mes déclamations», se souvient-il. Plus tard, en 2001, Yacine Ouabed participe à une autre émission radiophonique, mais cette fois-ci ce sera sur les ondes de la Chaîne III. Il anime aux côté de Sid Ali Dris et de Kaane «Le coin du poète», une rubrique de l'émission phare «Qahwa wellatay» (café et thé). «J'intervenais aussi dans les débats qui traitent de la chanson chaâbie et de ses interprètes», dit-il, et de renchérir : «C'était une expérience bénéfique pour moi car elle m'a propulsé dans l'univers artistique.» Yacine Idjer l Depuis, Yacine Ouabed est sollicité pour animer des récitals poétiques. Son parcours est surtout jalonné de rencontres avec divers artistes et poètes : Mohamed El Badji, Lahbib Hachlaf, Cherif Korteby, Amar Azzahi, El Hachemi Guerouabi, El Hadj Mohamed El Ghafour et Mohamed El fargani. «Je suis même monté à leurs côtés sur scène, et ça me donne du baume au cœur à chaque fois que j'y repense», dit-il.Yacine Ouabed, qui a écrit outre pour Kamel Messaoudi, a aussi écrit pour d'autres chanteurs, comme Nasser Edine Galiz, Mohamed Elmraoui, Abdelmadjid Maskoud, Sid Ali Lakkam et Réda Sika. Tous ont sollicité son inspiration, féconde et démonstrative. Et beaucoup de jeunes poètes se sont inspirés de sa poésie. «Mes différentes sources d'inspiration sont nombreuses et éclectiques, allant de Sidi Lakhdar Benkhlouf à Mohamed El Badji et plein d'autres en passant par Brel, Joe Dassin, Bachelet, Piaf, Ferrat...», confie-t-il.