Lacune Un partenariat avec les éditeurs étrangers, notamment français, est indispensable dans la création d?un environnement favorable à la promotion de la lecture, donc du livre. Le livre pour enfants suscite maintes questions : l?enfant lit-il ? Y a-t-il des livres pour enfants, et par conséquent existe-t-il une littérature pour enfants, dite de jeunesse ? Y a-t-il une réelle édition spécialisée dans le livre pour enfants ? Le milieu social favorise-t-il la lecture ? Que faut-il faire pour que l?enfant développe son goût pour la lecture ? Autant de questions qui invitent les différents acteurs du livre à se pencher réellement et au plus vite sur les conséquences de l?absence du livre dans les pratiques quotidiennes de l?enfant. Lors du salon qui se tient, rappelons-le, jusqu?au 18 septembre, une rencontre a réuni des éditeurs algériens spécialisés dans les livres pour enfants et des éditeurs français ayant de l?expérience en la matière pour débattre de la question, devenue depuis quelques années un véritable problème que chacun tente de solutionner. Il s?agit de trouver des formules pour la mise en place d?un dispositif efficace et durable qui pourra ancrer en l?enfant la passion d?aller vers le livre, donc de faire de la lecture un acte quotidien. Pendant le débat, les éditeurs algériens se sont plaints de l'absence de textes littéraires destinés aux enfants. Effectivement, il n?y a pas en Algérie d?écrivains spécialisés dans l?écriture de textes destinés aux enfants, il n?y a donc pas de littérature. Les rares livres où le texte est algérien portent sur des histoires puisées du terroir. Il n?y a donc pas de créativité littéraire dirigée en direction de l?enfant, à savoir de la petite enfance à l?adolescence. Vient s?ajouter à cet état de fait la concurrence des livres importés ainsi que la hausse du coût des livres produits en Algérie, qui font que l?enfant n?achète pas : il se détourne de la lecture. En effet, le marché algérien est inondé de livres d?importation. Quant aux produits locaux, ils présentent des prix presque inabordables. En plus, la qualité laisse à désirer. Tous ces facteurs font qu?une littérature de jeunesse est inexistante. Il y a également l?école qui semble avoir démissionné, disons plutôt qu?elle a failli à son devoir, celui de créer un environnement propice à la lecture, qui favoriserait largement la promotion du livre et son rôle en tant que véhicule du savoir. Quant aux éditeurs français, ils se sont attelés à trouver des formules de coopération en matière de production de livres, au regard du fait que le système éducatif algérien a programmé l'enseignement de la langue française dès la deuxième année primaire. La représentante de la maison d'édition Flammarion prêtera son concours, en présentant son expérience dans le domaine des livres pour enfants, expliquant qu'elle propose des livres par âge et selon les différentes étapes de scolarisation, ce qui permet d'ancrer graduellement la passion de la lecture chez l'enfant. Une autre représentante d'une maison d'édition française a proposé, pour sa part, d'élargir le partenariat en matière de production de livres pour enfants, outre le recours au grand tirage pour réduire le prix des livres. Enfin, un partenariat entre les éditeurs algériens et français, les deux spécialisés dans le livre pour enfant, semble nécessaire. Il est en effet indispensable qu?un travail se fasse en ce sens afin de réhabiliter la lecture, rendre sa pratique quotidienne chez l?enfant. Et donc restituer au livre sa place sociale.