Offensive n Huit soldats turcs ont été tués, hier, dans une attaque survenue dans la province de Siirt (sud-est) et attribuée aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)… Une bombe télécommandée à distance a explosé au passage d'une patrouille militaire dans une zone rurale du district de Pervari, a précisé l'état-major de l'armée, déplorant dans un communiqué la mort de «huit soldats héros». Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière contre l'armée turque depuis que l'Etat turc a lancé une vaste offensive contre la guérilla kurde, le mois dernier. Dans une apparente opération de représailles, des avions de guerre turcs F16 ont mené hier soir des raids contre des refuges du PKK dans la région de Karacali sur la frontière entre la Turquie et le nord de l'Irak, a rapporté l'agence officielle Anatolie. En tenant compte des dernières pertes, une cinquantaine de membres des forces de sécurité ont été tués dans des attaques attribuées au PKK au cours du dernier mois. Parallèlement à cette campagne militaire qui vise aussi, mais beaucoup moins intensivement, le groupe de l'Etat islamique (EI) en Syrie, la Turquie est confrontée à une crise politique depuis les élections législatives de juin qui n'ont pas permis de déboucher sur un gouvernement de coalition, les islamo-conservateurs au pouvoir depuis 2002 ayant perdu leur majorité. Une répétition des élections est inévitable dans les prochains mois, a d'ailleurs précisé hier le président Recep Tayyip Erdogan. «Nous avançons rapidement vers des élections», a-t-il dit lors d'une rencontre dans son palais avec des élus locaux, retransmise à la télévision. Il a affirmé que la Turquie serait inévitablement appelée à consulter «la volonté du peuple» pour sortir de l'impasse politique. Le chef de l'Etat s'exprimait après que le Premier ministre Ahmet Davutoglu lui eut remis mardi son mandat faute d'avoir pu former un gouvernement de coalition. Le parti du mouvement nationaliste (MHP), arrivé troisième aux élections législatives du 7 juin, a appelé à l'imposition de la loi martiale dans les régions en proie à la violence et au report des élections. «Autrement, nous serons confrontés à une guerre civile sanglante et inévitable», a estimé le chef du parti nationaliste Devlet Bahceli. «La Turquie est en train de nous échapper», a-t-il affirmé. Le MHP avait catégoriquement refusé d'entrer dans un gouvernement de coalition avec l'AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir. R. I. / Agences Descente policière ce matin dans les milieux d'extrême gauche l La police antiterroriste stambouliote a mené une vaste opération ce jeudi à l'aube dans des quartiers de la mégapole turque contre les milieux d'extrême gauche, ont rapporté les médias locaux. Plusieurs suspects ont été arrêtés dans les descentes de police effectuées à Sariyer et Baltalimani, deux districts de la rive européenne de la ville, a indiqué l'agence de presse Dogan. L'opération visait le DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple), un groupe radical clandestin qui a revendiqué hier soir l'attaque survenue plus tôt dans la journée contre des policiers en faction devant un palais ottoman d'Istanbul qui abrite les bureaux du Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu. Deux hommes armés ont été arrêtés. L'attaque n'a pas fait de blessés. Les deux assaillants présumés ont été arrêtés en possession de grenades et fusils automatiques selon les services du gouverneur, et pourraient avoir un lien avec une attaque commise le 8 août contre les locaux à Istanbul du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 13 ans.