Interrogations Les familles des victimes sont peu convaincues par les explications qui leur ont été données. Les membres de la commission d?enquête sont catégoriques : le Boeing 737-200 ne présentait aucune anomalie avant son décollage de l?aéroport de Tamanrasset le jour de l?accident. Pour autant, les familles des victimes continuent à se poser des questions sur l?état de l?appareil. Elles sont peu convaincues par les explications qui leur ont été données. D?ailleurs certaines ne se sont pas empêchées de le faire savoir aux membres de la commission, à l?image de la famille de la copilote qu par la voix de sa représentante, s?est interrogée sur l?état de la pièce à l?origine de la panne du moteur gauche avant le décollage et l?incapacité du moteur droit à faire fonctionner l?avion seul. De même, elle a souligné que dans un premier rapport, la commission d?enquête a fait état d?un message envoyé par la copilote à la tour de contrôle de l?aéroport de Tamanrasset pour lui signaler «un petit problème», mais dans le rapport final, il n?est nullement fait allusion à ce message. A la fin de son intervention, la parente de la copilote a été longuement ovationnée par la salle. Sans commentaire. De son côté, le parent d?une victime de nationalité française s?est demandé si le changement de la pompe hydraulique de l?appareil à Alger avant son départ sur Ghardaïa n?était pas à l?origine de la panne du moteur gauche. «Non, il n?y a aucun rapport», lui répondra un membre de la commission d?enquête. Selon la famille d?une autre victime, l?avion est tombé en panne à Alger, à Ghardaïa et à Tamanrasset le jour de l?accident. Tout en confirmant ces propos, le fils d?un couple qui a péri dans l?accident nous a déclaré que le Boeing en question a eu une panne à Hassi Messaoud le 5 mars 2003. «C?est une information qui m?a été donnée par un collègue de travail qui était en voyage ce jour-là dans la région», dira-t-il. Dans le même ordre d?idées, le frère du commandant de bord s?est interrogé : «Pourquoi n?a-t-on pas parlé de la vétusté de l?appareil ? Les pilotes ne souffraient-ils pas de surmenage ?» Les familles des victimes voulaient aussi savoir «l?âge» et «l?authenticité» du moteur tombé en panne. «C?est un moteur d?origine qui avait 4 ans au moment de l?accident, il était bien entretenu», leur a-t-on répondu. La promesse de Meghlaoui Le ministre des Transports a assuré les familles des 102 victimes que le rapport de la commission «sera adressé personnellement à tous ceux qui en feront la demande». M. Meghlaoui, qui a tenu a faire part de «la sympathie et de la solidarité du gouvernement» aux familles des victimes du crash, a affirmé que les résultats de la commission d'enquête ont été avalisés par tous les experts internationaux sollicités, en citant notamment le Bureau d'enquêtes et d'analyses français pour la sécurité de l'aviation civile (BEA), le bureau de la sécurité des transports américains des Etats-Unis, les experts du constructeur de moteurs Pratt-Withney.