Fait d'annoce n L'intersaison 2015 a été très agitée en matière d'annonces de transferts, notamment pour nos internationaux. Mais à la clôture du mercato, le 31 août au soir, aucune transaction notable n'a été enregistrée. L'été 2015 est presque la copie conforme de celui de 2014, au lendemain d'un Mondial brésilien au cours duquel notre équipe nationale avait écrit une belle page d'histoire en se qualifiant pour la première fois en huitième de finale avant de tenir la dragée haute à l'ogre allemand (défaite 1 à 2 après prolongations) futur champion du monde. Enjolivés par cette exposition, la plupart des joueurs de l'équipe nationale ont fait l'objet d'annonces incroyables, certaines sérieuses et d'autres farfelues. Ainsi, la presse écrite a passé l'été à tartiner sur les destinations des uns et des autres, mais à la fin rien de concret ne s'est réalisé. L'été 2015, on reprend les mêmes ingrédients et on recommence, c'est-à-dire les scénarios habituels de tel joueur est partant vers tel club et tel autre pour une formation. Les pages des quotidiens sont noircies chaque jour et elles sont même relayées par les chaînes privées qui, à travers leurs bulletins ou émissions sportives, plantent le décor. «Ghoulam au Real Madrid» dans les valises de Benitez, passé de Naples au grand club madrilène, a été le tube de l'été. Brahimi est, pour sa part, annoncé au Bayern Munich puis au Paris Saint-Germain. Ce n'est à la fin qu'une rumeur, puisque l'agent du joueur, François Gil, a tenu à démentir les bruits de couloir affirmant que le milieu du FC Porto se sent bien dans son club et que toute discussion ou négociation de transfert passerait par la direction de ce club. Le reste de nos joueurs, les Slimani, Mahrez, Bentaleb, Medjani, Feghouli et bien d'autres sont, eux aussi, annoncés partout dans les grands clubs européens pour que finalement chacun reste dans son club, voire opte pour d'autres destinations moins enchanteresses, à l'image d'un Ishak Belfodil qui, à 23 ans, est allé presque «s'enterrer» au club émirati de Baniyas SC, alors qu'il avait évolué à l'Inter Milan, Bologne et Parme, entre autres. A la fermeture du guichet du mercato d'été, Slimani et Feghouli se sont vu augmentés dans leurs clubs respectifs et Brahimi poursuit son aventure au FC Porto. C'est le même cas pour Bentaleb, avec Tottenham, et Mahrez, avec Leicester, malgré toutes les sollicitations dont ils ont fait l'objet. Idem pour Mandi, qui a renouvelé au Stade de Reims, Ghoulam à Naples, Soudani au Dinamo Zagreb et Medjani à Trabzonspor. Ceux qui ont bougé ne sont pas très nombreux. Si on prend la dernière liste de Christian Gourcuff pour le match du Lesotho, on citera Ryad Boudebouz, passé de Bastia à Montpellier, le jeune Mehdi Zeffane, de l'Olympique Lyonnais au Stade Rennais, et Ahmed Kashi, du FC Metz au club anglais de Charlton. C'est dire qu'il y a eu de la surenchère et de l'agitation, souvent entretenues par les agents des joueurs qui soufflent le chaud et le froid pour placer leurs produits. Tous ceux qui ont passé l'été à cliquer sur le site Foot.mercato toutes les dix minutes peuvent faire le bilan au matin du 1er septembre et pour se dire qu'en définitive cela n'a été que du bluff. C'est l'époque qui le veut. Une époque où le football est devenu une véritable braderie, où l'instabilité est chronique, où l'amour du maillot et la fidélité au club sont des vertus qui se perdent, pour ne pas dire qu'elles deviennent démodées. Voyez le gardien numéro un de notre équipe nationale, Raïs Mbolhi, qui illustre parfaitement les paradoxes du foot moderne et les choix improbables qui l'ont conduit tout récemment à Antalyaspor en Turquie, après avoir voyagé d'Ecosse aux Etats-Unis en passant par le Japon, la Grèce, la Bulgarie, la Russie et la France. A. Salah-BeyA. Salah-Bey Ghoulam Real, Arsenal, Chelsea… pour finalement rester à Naples l Convoité par plusieurs grosses cylindrées européennes, à l'image du Real Madrid, l'Atletico Madrid, Arsenal, Chelsea, le PSG et la Juventus, pour ne citer que celles-là, l'international algérien Faouzi Ghoulam n'ira finalement nulle part. En effet, le joueur semble être victime de la barre très haut placée par la direction de son club employeur, le SSC Naples. Ayant inscrit l'ex- latéral gauche de l'AS Saint-Etienne sur la liste des transferts, le président de Napoli, Aurelio De Laurentiis, voyant les nombreuses convoitises pour Ghoulam, a exigé le montant de 15 millions d'euros contre les services de l'Algérien. Le boss a même refusé une offre de plus de 10 millions d'euros d'Arsenal qui n'est plus revenu à la charge, laissant le champ libre aux autres clubs intéressés par l'international algérien. Le PSG et l'Inter Milan sont entrés en course en proposant one offre 7 millions d'euros que la direction de Naples a rejetée, en affirmant qu'elle ne veut pas brader son joueur. Le latéral gauche algérien, qui a effectué toute la préparation d'intersaison avec Naples, a entamé la compétition officielle et se concentre désormais sur son sujet. Finalement, le transfert de Ghoulam vers une autre équipe n'a été que de la gesticulation sans concrétisation, à l'instar de ses autres coéquipiers de la sélection nationale. A. B. Belfodil «Bani…yes !», en quittant l'Inter Milan l Le cas d'Ishak Belfodil reste un véritable fiasco. Pourtant, il a été longtemps un espoir du football algérien. Son immense talent aurait pu faire de lui l'un des meilleurs attaquants en Europe. Finalement, le joueur a choisi de «s'enterrer» dans le championnat des Emirats arabes unis en optant, contre toute attente, pour le club de Bani Yass. Le joueur, qui avait charmé Chelsea et Arsenal, se retrouve en seconde zone, alors qu'il avait la possibilité de jouer dans n'importe quel club européen. Présenté comme un potentiel successeur de Benzema, il n'aura jamais réellement sa chance avec le groupe professionnel de l'OL. West Ham lui avait fait une offre, qui n'a pas eu de suite. Finalement, son départ à l'Inter Milan ne l'a pas arrangé. Depuis, il n'arrive pas à voir le bout du tunnel. Aujourd'hui, il a quitté le football de haut niveau, à seulement 23 ans. L'Olympiakos et plusieurs clubs turcs étaient disposés à le récupérer, sans succès. En Algérie, ce choix a fait beaucoup de déçus. Heureusement pour lui, le sélectionneur national, Christian Gourcuff, croit fermement en ses qualités. Dj. O. M'bolhi Le globe-trotter atterrit en Turquie l Raïs Ouahab M'bolhi est le gardien de but qui aime planer dans les quatre coins du monde. Le portier numéro 1 des Verts aux Mondiaux 2010 et 2014 a connu plus d'une dizaine de clubs dans sa carrière. Formé à l'O Marseille, M'bolhi a évolué en Ecosse, en Grèce, au Japon, en Bulgarie, en Russie, en France et aux Etats-Unis avant d'atterrir il y a quelques jours en Turquie, à Antalyaspor. Après avoir rejoint le championnat américain en signant au profit de l'Union Philadelphia, le portier algérien avait bien débuté avant de perdre sa place et disparaître carrément des plans de l'entraîneur. Une situation qui l'avait contraint à résilier son contrat et aller voir ailleurs. Alors qu'il avait effectué des essais concluants à Bolton (Championship anglaise), son manager lui a déniché entre-temps, un club de Turquie. Il s'est engagé avec Antalyaspor où il est désormais coéquipier avec la légende vivante du football africain, le Camerounais Samuel Eto'o. M'bolhi aura donc l'occasion de rattraper le temps perdu en gagnant la confiance de son nouvej entraîneur, avant de retrouver la place qui était la sienne en sélection nationale avec laquelle il a toujours réussi, ce qu'il n'a pu faire en club. A. B. Les locaux Que des clopinettes ! l Contrairement aux saisons précédentes, où le marché local algérien avait exporté quelques éléments n'ayant plus rien à prouver dans le championnat national de Ligue 1, à l'image de Djabou (ex-ESS), Soudani (ex-ASO), Slimani (ex-CRB), Belkalem (ex-JSK), Bounedjah et Belkaroui (ex- USMH), dont certains ont atterri en Europe, cette année, hormis trois joueurs, à savoir les ex- Sétifiens Mellouli et Djahnit, ainsi que l'ex-Eulmi Chenihi, aucun autre joueur n'a pu décrocher un contrat pour tenter une nouvelle aventure dans un championnat étranger. L'ex-capitaine de l'ESS, Farid Mellouli, et son ex-coéquipier, Akram Djahnit, ont dû leurs transferts respectifs à la Ligue des champions d'Afrique, qu'ils ont remportée l'année dernière, et aussi à leur participation à la Coupe du monde des clubs au Maroc, où ils avaient laissé une bonne impression. Le premier a atterri à Al Qadissya (Arabie Saoudite) et le deuxième à Al Arabi (Koweit), en compagnie de l'autre Algérien en provenance d'Allemagne et mondialiste en 2010 avec les Verts, en l'occurrence Karim Matmour. Le troisième joueur à quitter le championnat d'Algérie est l'international, Ibrahim Chenihi, qui a rejoint la Tunisie, plus précisément le Club Africain, pour devenir coéquipier avec son compatriote Hicham Belkaroui. Cela dit, sur le plan sportif le choix de ces joueurs n'est pas très convaincant pour beaucoup d'observateurs, sachant que le niveau des championnats algérien et tunisien est pratiquement le même. Le reste n'est que motivation financière, voire un tremplin pour décrocher un meilleur contrat du fait que le football local tunisien est mieux considéré chez les Européens que le nôtre.