Birkhadem Mohamed est un petit garçon qui a les mêmes occupations que tous les enfants de son âge. Du haut de ses 7 ans, il avait pour habitude de s?amuser avec ses camarades. En garçon obéissant, il faisait les courses à sa mère et c?est ainsi que, souvent, il allait chez Salim, qui vendait essentiellement des olives et des condiments dont sa mère avait besoin. Ce commerçant, un voisin de 32 ans, de gentillesse en gentillesse, réussira à attirer le môme dans son piège. Guidé par ses instincts bestiaux, Salim parvient à se rapprocher de Mohamed. Le pédophile finit par commettre des actes contre nature sur l?innocent et, comme pour «acheter son silence», il lui donne des friandises avant de le libérer. Persuadé que l?enfant n?allait pas le dénoncer, il abuse de lui une seconde fois avant de lui glisser quelques pièces de monnaie dans la main. C?est lors d?une troisième approche, le 2 avril 2002, que l?enfant réalise l?anormalité de la situation. En dépit de son jeune âge, il va précipitamment dévoiler à sa mère ce que lui faisait subir leur voisin. Le père, mis au courant, dépose plainte dès le lendemain. Accusé d?attentat à la pudeur sur mineur, Salim niera tout au long de l?enquête les faits retenus contre lui. Le 11 septembre 2004, jour du procès qui s?est déroulé à huis clos, l?accusé déclarera au juge que c?était uniquement une machination des parents du gosse qui avaient un différend avec sa famille. Le juge invitera ensuite la victime à apporter son témoignage. Mohamed, intimidé, avancera d?un pas hésitant vers la barre. Pour le mettre à l?aise, le président lui posera des questions à propos de sa scolarité avant de lui demander s?il reconnaissant l?accusé, debout dans le box. L?enfant acquiesce et l?identifie comme étant Salim, leur voisin. Le juge l?encourage alors à poursuivre, mais l?enfant regarde une deuxième fois en direction de celui qui lui a volé son innocence. Il se précipite ensuite vers le juge pour lui chuchoter à l?oreille toutes les vilaines choses que lui avait fait subir celui qu?il considérait sans doute comme un second père. L?enfant, conscient de «l?impudeur» qu?il a vécue, s?était senti gêné. Le pédophile, quant à lui, regardait l?enfant droit dans les yeux. Eprouvé, l?enfant fondra en larmes. Les membres de la cour, visiblement affectés, essayaient tant bien que mal de se maîtriser. Le procureur, dans son réquisitoire, dira que l?enfant était marqué à vie par la mésaventure qu?il avait vécue à cause de celui dont le casier judiciaire n?était d?ailleurs pas très net. Il requiert 15 ans de prison ferme contre lui. L?avocat de la défense plaidera l?innocence en évoquant une machination et une vengeance de la part des parents du gamin. Mais la cour, qui ne voyait que la détresse dans les yeux de celui qui avait demandé à l?oreille du juge la permission de se retirer, reconnaîtra l?accusé coupable d?avoir attenté à la pudeur de Mohamed. Elle refusera de lui accorder des circonstances atténuantes et le condamnera à 10 ans de prison ferme.