Impératif n «Il est temps de moderniser l'agriculture à travers le renforcement de la mécanisation et l'introduction de nouvelles techniques de production». C'est le message adressé par le Premier ministre, ce jeudi matin, aux professionnels du secteur agricole, essentiellement les propriétaires des exploitations agricoles individuelles (EAI) et des exploitations agricoles collectives (EAC), à partir de Ain Defla, où il a entamé une visite de travail et d'inspection. Abdelmalek Sellal a appelé ces derniers à s'organiser en groupements pour acquérir les équipements et le matériel nécessaires à même d'améliorer les performances du secteur et, partant, pallier le manque de main-d'œuvre qualifiée. Relevant une «faiblesse» dans la filière lait dans la wilaya, le Premier ministre a, dans ce sens, mis l'accent sur l'impératif d'«encourager l'élevage des vaches laitières, par le biais de la facilitation de l'accès à l'aliment du bétail». A l'adresse d'un apiculteur, M. Sellal a relevé que l'emballage des produits a une «grande importance dans la commercialisation», estimant que les agriculteurs devraient s'intéresser davantage à cet aspect afin d'assurer de meilleurs résultats sur le marché. C'est dire que la visite du Premier ministre dans la wilaya de Ain Defla sera axée essentiellement sur l'agriculture, seule alternative aux hydrocarbures. Cependant, pour ce faire, il est surtout question de mettre un terme et de remédier aux «insuffisances latentes en matière de travaux de recherche, le pays ne disposant actuellement que de 160 chercheurs agronomes dotés, par ailleurs, de faibles moyens matériels», a estimé ce jeudi matin le vice-président de l'Institut national de recherche agronomique; qui intervenait pour sa part, sur les ondes de la Chaîne III. «L'Algérie possède des potentialités pour produire pour ses propres besoins, mais à la condition, toutefois, d'axer ses efforts sur la valorisation de son patrimoine génétique, végétal et animal», a, en effet, souligné Salah Chouaki. A cet effet, il a proposé de créer un comité mixte de réflexion réunissant des chercheurs et des producteurs «afin d'amener les secteurs agricole, industriel et la recherche à agir en commun». De la politique de renouveau rural mise en œuvre depuis plusieurs années déjà, l'intervenant a considéré que par certains de ses aspects, «elle laisse à désirer». Pour qu'elle réussisse pleinement, à ses dires, il est fondamental d'y associer les populations ciblées et de les accompagner dans la mise en œuvre des projets initiés à leur intention. D'un autre côté, le représentant de l'INRA a tenu à à signaler que de sérieux efforts restent, en outre, à entreprendre pour développer la production de semences en Algérie, le pays restant dépendant pour 90% de l'importation pour ses besoins. « Nous possédons un réservoir de semences adaptées qui ne demande qu'à être valorisé et développé», a-t-il dit.