Mérite n Versés dans le groupe de la mort de la CAN-2015 des U23, les Verts s'y sont extirpés en finissant à la première place et en se rapprochant davantage de leur rêve : aller à Rio en 2016. Avant le coup d'envoi de la CAN-2015 des U23, nombreux ceux qui étaient sceptiques sur les chances de notre équipe nationale à passer le cap du premier tour pour se retrouver en demi-finales dans un groupe où le Nigéria, le Mali et l'Egypte faisaient figure de véritables mastodontes du continent dans cette catégorie. Au terme de leur trois matchs, les protégés du sélectionneur national, le Suisse André-Pierre Schurmann, ont, non seulement, décroché leur ticket pour les demi-finales, mais ils ont terminé à la tête de leur groupe. Chapeau ! Pourtant, ils étaient déjà diminués au départ par l'absence de quelques joueurs de poids, à l'image de Rami Bensebaïni (Montpellier Hérault, France) et Rachid Aït Athmane (Real Gijon, Espagne) non autorisés par leurs clubs respectifs car ne s'agissant pas de dates Fifa et le duo oranais Benkablia (ASMO) et Benchaâ (MCO). A ces défections, viendront s'ajouter les blessures de Gaâgaâ, dès le premier quart d'heure du premier match contre l'Egypte (1 à 1), puis de l'avant-centre Amokrane lors de la deuxième sortie face au Mali (2 à 0). Ces défections n'ont pas altéré le moral de l'équipe qui a livré, hier, un gros match contre le Nigéria (0 à 0), notamment sur le plan tactique. Là aussi, chapeau ! En effet, pour bousculer des adversaires de la taille du Nigéria, du Mali et de l'Egypte, qui ne sont plus à présenter, pour faire avec les conditions climatiques peu clémentes d'autant qu'il s'agit d'une première pour la plupart des joueurs, et déjouer tous les pronostics, il faut être solide, et les coéquipiers d'Abderaouf Benguit l'ont été depuis leur première sortie en n'encaissant qu'un seul but, celui de l'Egyptien Mahmoud Abdelmonem, et en imposant un jeu en bloc à leurs adversaires, les empêchant de vraiment construire. Les jeunes joueurs locaux de Schurmann l'ont fait en jouant avec leurs armes, compensant le manque d'automatismes et de jeu collectif bien achevé qui leur manque. L'une de leur qualité a été d'ailleurs la rigueur tactique avec laquelle ils ont évolué pour finir sur le podium de leur groupe, ne lâchant rien dans les intervalles et privant leurs adversaires d'espaces. Faire déjouer les autres, c'est aussi une façon d'avancer dans un tournoi comme celui de cette CAN-2015, où l'on n'est pas très regardant sur la beauté du geste et la technique raffinée. Les garçons ont affiché leur envie et leur ambition d'aller faire une virée du côté de Rio de Janeiro pour les Jeux olympiques de 2016. C'est de leur époque, et il est temps de rééditer la performance réalisée par leurs aînés en 1980 à Moscou. Les coéquipiers de Yacine Brahimi n'ont-ils pas expédié l'équipe nationale au second tour des éliminatoires de la Coupe du monde, c'était en 2014 au Brésil, alors pourquoi pas les U23, version Schurmann, tous évoluant dans les championnats des Ligues 1 et 2, pour mettre fin à la longue traversée du désert de nos sélections de jeunes. Les Verts sont à un match d'aller aux JO et à une place en finale de la CAN qu'ils disputeront ce mercredi contre l'Afrique du Sud, deuxième du groupe A derrière le Sénégal. D'ailleurs, quelle que soit l'issue de cette CAN 2015, cette équipe mérite toutes les considérations et les encouragements pour aller encore de l'avant et pourquoi pas fournir de futurs éléments pour la première sélection du pays. C'est dire qu'avec toutes ses insuffisances et ses incohérences, le football algérien continue à nous surprendre et nous prouver que le talent existe et que la matière première existe toujours. Il suffit d'y croire.