Droits n Un nouveau système de chambres de garde à vue pour personnes interpellées vient d'être mis en place. Le système comprend des caméras infrarouge pour assurer le contrôle de nuit ainsi que des indicateurs de la température de la chambre, du taux d'humidité et des heures que la personne interpellée devra encore passer, selon la DGSN. Il s'agit d'un projet de réseau national, élaboré par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la direction générale de la recherche scientifique relevant du ministère de l'Enseignement supérieur, qui consiste à installer des caméras dotées d'indicateurs intelligents à l'intérieur des chambres de garde à vue, a souligné hier le Directeur général de la Sûreté nationale. «Avec ces caméras, on peut avoir à distance la température de la chambre, savoir également s'il y a une agitation particulière, si la personne se trouvant à l'intérieur n'a pas bougé depuis plus de 4 heures, ainsi que le moment de l'expiration de la garde à vue», a expliqué le général-major Abdelghani. Ce dispositif entre dans le cadre des profondes réformes lancées depuis quelque temps dans le secteur de la justice, dont l'introduction, pour la première fois, d'une nouvelle clause qui consacre le principe du droit de l'accusé ou du suspect placé en garde à vue à la présence d'un avocat lors de l'enquête préliminaire. Une avancée dont se réjouissent beaucoup de militants des droits de l'homme en Algérie. Car, depuis des années, on ne cesse de critiquer cet aspect particulier dans l'exercice des droits du suspect au moment des premières procédures de l'introduction. Il faut dire, que les conditions de la garde à vue et notamment les dépassements liés à la détention provisoire ont été pendant des années au cœur du combat de certaines ONG. Le président de la Commission nationale pour la promotion des droits de l'Homme, avait lui-même adressé il ya quelque temps un rapport circonstancié sur ces questions. Un constat qui a révélé des pratiques aberrantes dont notre appareil judiciaire ne peut aucunement s'enorgueillir. L'absence de tout droit pour l'accusé ou le suspect, placé en garde à vue par la PJ, d'avoir l'assistance d'un avocat, est restée le point noir de notre justice et dont se souviendront beaucoup de détenus. De cruelles vérités dans ces moments préliminaires de l'instruction ou de l'enquête ont été révélées par certains d'entre eux, qui parlent d'irrégularités et de graves dépassements. Le lancement de cette nouvelle technique dite «intelligente», qui intervient dans le cadre de la réunion d'Afripol, vise à «appuyer les droits de l'Homme et préserver la dignité des personnes interpellées, des deux sexes et de différentes catégories d'âge», précise la DGSN.