Pillage n Le géant pétrolier français Total a annoncé qu'il va mettre un terme à ses forages au large du Sahara occidental occupé… C'est ce qu'ont rapporté des médias hier mardi, citant une source proche de l'entreprise. «Total a fait savoir aux autorités marocaines qu'il ne demanderait pas de nouvelle prolongation de son autorisation de reconnaissance sur le bloc d'Anzarane», explique la même source. Le ministre sahraoui délégué pour l'Union européenne, Mohamed Sidati, a qualifié de «nouveau succès diplomatique» pour la cause sahraouie l'annonce faite par le géant pétrolier français Total de cesser ses recherches du pétrole au large du Sahara occidental occupé, sur le bloc d'Anzarane. «Au terme des informations que nous avons reçues, il se confirme qu'un certain nombre de multinationales, entraînées par le Maroc dans des opérations de pillage et de brigandage des richesses naturelles sahraouies, commencent à reconsidérer leurs politiques s'agissant du Sahara occidental occupé», a déclaré à l'APS M. Sidati, en réaction au retrait du géant pétrolier français des territoires sahraouis. «C'est un acquis et une victoire du peuple sahraoui dans son combat pour la liberté et les droits légitimes», s'est-il réjoui. «Ce serait le résultat immédiat» de la décision la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) à propos de l'annulation, avec effet immédiat, de l'accord illégal sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et halieutiques du Maroc conclut en mars 2012 entre Rabat et l'UE, a-t-il encore estimé. L'accord annulé par la force de la loi et de la légalité internationale englobait les produits provenant des territoires sahraouis occupés. «C'est un début de retour du bâton sur le Maroc et à un échec cuisant de sa politique de pillage des richesses du Sahara occidental», a encore soutenu le diplomate sahraoui. «Nous sommes contents que Total ait suspendu ses activités off-shore au larges des territoires occupés sahraouis», a déclaré pour sa part, le représentant du Front Polisario à Paris, Omar Mansour Mohamed Ambarak. Les activités de Total au large du Sahara occidental étaient régulièrement controversées et critiquées par plusieurs ONG en raison du conflit dans cette région entre le Maroc et le Front Polisario. Le retrait de Total intervient, alors qu'une campagne internationale appelant les compagnies étrangères à cesser toute activité économique et d'exploitation de richesses au Sahara occidental occupé sans l'accord du Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui. Les multinationales activant dans les territoires sahraouis occupés «sont dans une situation illégale, pour laquelle elles risquent des poursuites judiciaires, notamment, avec la dernière décision de la CJEU», a-t-il mis en garde, appelant les autres entreprises impliquées dans le pillage des richesses sahraouies à se conformer à la légalité internationale. R. I. / Agences Une violation des principes du droit international l Dans ce contexte, l'Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental, Western Sahara Ressources Watch (WSRW), a dénoncé l'exploration du pétrole par des compagnies étrangères dans les eaux territoriales sahraouies, plaidant pour «l'arrêt immédiat» des opérations d'exploration du pétrole par des firmes étrangères, dont la compagnie américaine «Kosmos Energy». Le président de l'observatoire, Erik Hagen a affirmé que les compagnies étrangères «n'ont pas le droit d'explorer des ressources dans les régions sahraouies, sans le consentement du peuple sahraoui qui rejette ces opérations». M. Erik Hagen a indiqué que les explorations réalisées par la compagnie américaine Kosmos Energy «entravent les efforts de paix menés par l'ONU au Sahara occidental». «L'exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental, ne tenant pas compte des intérêts du peuple sahraoui est une violation des principes du droit international», avait affirmé récemment l'ancien conseiller juridique de l'ONU, Hans Corell, dans un article publié sur le site International Judicial Monitor.