Si la SNVI fait partie intégrante de l'histoire de l'industrie nationale, l'entreprise aura, au fil des années, perdu une partie de sa superbe. Production en berne, un climat social interne des plus tendus et pour couronner le tout, délais de livraison qui se comptent en années! Le gouvernement a décidé, à nouveau, de venir à la rescousse de l'entreprise qui, peut-être, pourra trouver cette fois-ci le salut dans le plan d'urgence décrété par sa tutelle… Ainsi, le plan de développement de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), présenté lundi par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, lors d'un conseil interministériel a été validé, alors que les financements nécessaires à sa mise en œuvre sont obtenus, apprenait-on hier, mardi, auprès du ministère de l'Industrie. «Le plan va être mis en œuvre dans les prochains jours», a indiqué le ministère dans un communiqué, ajoutant que «la réussite du plan de développement de la SNVI dépendra en grande partie de ce plan d'urgence». Ce dernier comporte trois niveaux de traitement, dont le premier est prioritaire et a pour objectifs la relance de la production pour la ramener à un niveau acceptable, la satisfaction des clients dont certains attendent la livraison de leur commande depuis plusieurs années et l'apaisement du climat social. L'atteinte des objectifs assignés dans le cadre de ce premier niveau de traitement nécessite «un besoin de financement immédiat d'un montant de 5,1 milliards de dinars, destiné à financer les intrants en vue de compléter l'encours de production qui générera un chiffre d'affaires de 1,8 milliard de dinars, assurer le fonds de roulement indispensable au fonctionnement et couvrir les salaires en incluant les indemnités de départ en retraite». Le deuxième niveau de traitement consiste en «le traitement de certains chapitres ayant trait au volet endettement. Il permettra d'éviter le blocage du fonctionnement de l'entreprise par les différents créanciers», a-t-on expliqué. L'objectif escompté pour ce niveau «est la recherche de l'efficacité, l'amélioration de la productivité et une relation saine avec les différents partenaires». Le troisième niveau de traitement du plan de développement de la SNVI a pour finalité «la mise en place des conditions de concrétisation du budget de l'exercice 2016 pour une enveloppe de 12,25 milliards de DA». Ce financement est destiné à couvrir l'approvisionnement des intrants locaux à financer par un crédit à moyen terme et l'approvisionnement des intrants à l'import à financer également par un crédit à moyen terme. Outre les trois niveaux de traitement nécessaires à la relance de l'entreprise, «d'autres mesures internes seront menées», a précisé le communiqué. Il s'agira, entre autres, selon la même source, «d'un pacte de stabilité à négocier et à arrêter avec le partenaire social et de l'accélération de la mise en œuvre du plan de développement du groupe, a-t-on expliqué. R. N. «Mettre en échec ceux qui ne veulent pas voir la SNVI se redresser» l Lors de la sa visite à Boumerdès la semaine passée, M. Bouchouareb «s'était engagé à solutionner la situation de la SNVI dans les jours qui viennent pour (...) impulser une nouvelle dynamique», rappelle-t-on. «Il avait déclaré : J'ai entendu le cri des travailleurs de la SNVI qui demandent du travail. C'est un bon signe et c'est une attitude positive et constructive», ajoute le communiqué. «La SNVI ne fait pas seulement partie de l'histoire de l'industrie algérienne, elle fera encore l'histoire de la relance industrielle et le plan d'investissement est une réalité. Je demande aux travailleurs de la mobilisation et de la solidarité pour projeter la symbolique de ce complexe dans le futur. Je leur demande aussi de faire attention et ne pas se laisser charrier par les vagues de fond», selon les propos du ministre, cités dans le communiqué. M. Bouchouareb a, dans ce sens, noté qu'«il y a ceux qui ne veulent pas voir la SNVI se redresser. Ensemble, dans l'union, nous mettrons en échec leurs visées».