Le ministre de l'Industrie et des Mines L'ambition du ministère de faire de la Snvi une véritable locomotive de l'industrie est bien mise en évidence dans ce plan. Le plan de sauvetage du groupe Snvi a fait l'objet, hier, d'une réunion interministérielle. Présentée par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, la batterie de mesures destinées à sortir le groupe industriel public de son marasme consiste à injecter «5,1 milliards DA pour financer les intrants en vue de compléter l'encours de production qui générera un chiffre d'affaires de 1,8 milliard DA», lit-on dans un document transmis à notre rédaction par le ministère de l'Industrie et des Mines. Cet apport en argent frais aura pour conséquence de faire redémarrer les ateliers du complexe de Rouiba. Mais cette disposition ne suffisant pas pour créer toutes les conditions de la relance, le plan d'urgence prévoit d' «assurer le fonds de roulement indispensable au fonctionnement, la couverture des salaires incluant les indemnités de départ en retraite», note le document. Ces mesures qui interviennent sur le niveau social et des moyens de production ne sauraient conduire à une stabilité durable de la Snvi, sans la prise en compte du passif financier de l'entreprise. Ainsi, le plan de sauvetage aborde le volet de l'endettement. Ceci «permettra d'éviter le blocage du fonctionnement de l'entreprise par les différents créanciers. L'objectif escompté est la recherche de l'efficacité, l'amélioration de la productivité et une relation saine avec les différents partenaires», rapporte le document du ministère de l'Industrie et des Mines. L'ambition du ministère de faire de la Snvi une véritable locomotive de l'industrie mécanique nationale s'illustre à travers la décision prise par le Conseil interministériel d'injecter 12,25 milliards de DA, destinés à couvrir l'approvisionnement des intrants locaux à financer par un crédit à moyen terme, ainsi que l'approvisionnement des intrants à l'import à financer par un crédit à moyen terme. Cette série de mesures destinées à remettre le géant industriel algérien sur les rails, tient également compte des conditions de gouvernance de l'entreprise, mais aussi de normalisation du climat social qui a connu récemment une poussée de fièvre. Le plan d'urgence évoque à ce propos, la mise en place d' «un pacte de stabilité à négocier et à arrêter avec le partenaire social, une accélération de la mise en oeuvre du plan de développement du Groupe et la mise en oeuvre du plan d'action relatif à la stratégie corporative du Groupe Snvi.» Autrement dit, l'Etat met les cadres et les travailleurs de la Snvi devant leurs responsabilités. Faut-il rappeler que cette initiative, mise sur la table du gouvernement, le 12 décembre dernier, vient concrétiser la volonté de l'Etat de réanimer d'anciens champions de l'industrie nationale, à l'image du complexe sidérurgique d'El Hadjar et de la Snvi. La promesse faite aux travailleurs du complexe industriel de Rouiba par le ministre de l'Industrie et des Mines est donc tenue, avec en prime une vision à long terme et certainement un plan de charge à la hauteur des ambitions de l'Etat pour ce qui concerne le rôle moteur de la Snvi dans la relance de l'industrie mécanique nationale. A partir de Boumerdès où il se trouvait en visite d'inspection, Abdessalem Bouchouareb s'était, en effet, engagé à répondre aux travailleurs. «J'ai entendu le cri des travailleurs de la Snvi qui demandent du travail», avait-il déclaré, non sans estimer que cela était «un bon signe et c'est une attitude positive et constructive. La Snvi ne fait pas seulement partie de l'histoire de l'industrie algérienne, elle fera encore l'histoire de la relance industrielle et le plan d'investissement est une réalité». Aujourd'hui, cette entreprise publique vient d'acquérir les outils de sa réanimation. Et si le ministre avait demandé «aux travailleurs de la mobilisation et de la solidarité pour projeter la symbolique de ce complexe dans le futur», c'est que l'Etat, contrairement à ce que suggèrent certains, n'a aucune intention de tuer le géant. «Je leur demande (aux travailleurs) aussi de faire attention et ne pas se laisser charrier par les vagues de fond. Il y a ceux qui ne veulent pas voir la Snvi se redresser. Ensemble, dans l'union, nous mettrons en échec leurs visées», avait répliqué le ministre.