Choix n La cimenterie de Beni Saf, dans la wilaya d'Aïn Témouchent, est confrontée à un dilemme : satisfaire les exigences écologiques et développer davantage sa production au grand dam des riverains et des associations versées dans la protection de l'environnement. «Acculée» par le mouvement associatif et les riverains, la Société des ciments de Beni Saf (SCIBS) doit prendre des mesures «concrètes» pour le règlement définitif de ce problème de pollution, a indiqué son directeur général, Sekouane Boulenouar à l'APS. Pour ce faire, deux «grandes» opérations ont été entreprises, à savoir la mise en place de pas moins de 39 filtres à manche pour les poussières de ciment, soit un investissement de 702,642 millions de dinars entre 2009 et 2011, et la modification des deux électro-filtres existants en filtres à manche pour le dépoussiérage de la ligne de production, a-t-il souligné. Belhamri Abdelkader, technicien à la SCIBS, a, de son côté, rassuré que la cheminée de l'usine rejette actuellement 40 milligrammes/normal mètre cube (Mg/NM3), signalant qu'avec le nouveau filtre à manche envisagé cette norme baissera à 10 mg/NM3, ce qui est, selon lui, conforme même aux normes européennes. «Les normes algériennes en matière d'émanation de poussière des cimenteries sont fixées à 50 mg/NM3», a-t-il encore argué. S'agissant là d'une installation spécifique, la SCIBS a, selon ses responsables, recouru à une expertise internationale effectuée par un bureau d'experts français (PA Technologie) pour indiquer la procédure technique à suivre pour le remplacement des filtres par une adaptation au lieu et place pour ne pas défigurer la cheminée, a-t-on expliqué signalant que cette étude a été validée par le conseil d'administration. La seconde étape a, par contre, buté sur des «lenteurs de procédures réglementaires» à suivre, s'agissant d'un investissement lourd de l'ordre de 509 millions de dinars dont 410 millions pour le filtre, a indiqué le directeur général de l'entreprise, soulignant que l'accord du conseil d'administration du groupement «GICA» n'a été obtenu que le 25 octobre écoulé. Une fois l'opération budgétisée, un appel d'offres national et international restreint a été lancé en date du 10 novembre 2015, a-t-il ajouté, assurant que durant la période de remplacement des filtres, l'usine observera un arrêt de production du clinker de 40 jours et la production du ciment et sa commercialisation se poursuivra normalement. Pour le mouvement associatif, les émanations poussiéreuses de l'usine sont «très néfastes» pour la santé des riverains notamment, comme l'a souligné le président de l'association «Main verte» de protection de l'environnement, Zehouani Mohamed. Une enquête effectuée par cette association a révélé, selon lui, que la cimenterie a été à l'origine de l'abandon, par leurs propriétaires, de terres agricoles avoisinantes, outre la découverte d'oiseaux morts et de déchets solides des deux côtés de la cimenterie. Des riverains ont mis l'accent, pour leur part, sur ces «nuisances», appelant les gestionnaires de l'usine à prendre en charge ces problèmes écologiques.