Installé au détour de l?une des nombreuses ruelles qui donnent sur le c?ur de la cité Auzas, le commissariat du 4e arrondissement est le plus discret des postes de police de la ville de Annaba. Le 4e SU, comme on le désigne dans le quartier, ne se distingue des autres habitations, tout aussi vétustes, que par l?enseigne bleu et blanc de la Sûreté nationale. Pas de policier en faction à l?entrée ni de véhicule qui indique que l?on est à proximité d?un local officiel. Pourtant, il s?agit là d?un commissariat très sollicité par la population locale. De ses services dépendent les administrés du marché d?El-Hattab, du boulevard Bouali, de la station centrale de taxis de Sidi Brahim et de la gare routière, en plus de ceux de la cité où la Sûreté urbaine a élu domicile. La fréquence des crimes et délits dans ce secteur est si élevée qu?il faudrait trois ou quatre postes auxiliaires pour faire face à la situation qui y prévaut. Dans la ville on relève, en effet, que la majorité des actes liés à la délinquance, dont le trafic de drogue et les vols avec violence, sont commis sur le territoire relevant du 4e SU. Le nombre d?arrestations et de présentations devant les instances judiciaires est tout aussi important, sans pour autant en atténuer le phénomène. Les habitants eux-mêmes se plaignent de l?insécurité qui règne dans leur quartier. Ils se disent excédés par les agressions quasi quotidiennes dont sont victimes des gens de passage, dont ils sont parfois les témoins impuissants. «Nous aurions aimé voir des rondes de police dans nos rues et ruelles, mais les policiers sont comme absents. Nous avons même vu des citoyens blessés se faire refouler par les agents de permanence. Trop, c?est trop?»