Réaction n De nombreux hommages ont été rendus, hier, à l'intellectuel et journaliste algérien, Tahar Benaïcha, décédé samedi soir à Alger à l'âge de 91 ans, tous le qualifiant comme l'«un des plus importants acteurs» de la scène culturelle en Algérie. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de condoléances à la famille de Tahar Benaïcha dans lequel il a souligné que le défunt était une véritable encyclopédie, un journaliste sérieux et un illustre homme de culture. «Tahar Benaïcha était un journaliste sérieux et un illustre homme de culture qui s'intéressait à la littérature, au patrimoine et à la civilisation islamique. Il était une véritable encyclopédie et une référence pour les chercheurs». De son côté, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a salué «la pensée, la vision» ainsi que l'esprit de «critique constructive» du journaliste et de l'intellectuel Tahar Benaïcha, tout en rappelant ses nombreuses contributions dans le mouvement national, pendant la guerre de Libération et après l'Indépendance. «La scène culturelle et médiatique algérienne perd un de ses plus importants acteurs», écrit le ministre dans un message de condoléances, soulignant que le défunt s'était autant intéressé à «l'histoire culturelle, au patrimoine qu'à la politique» de l'Algérie. Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a également présenté dans un message ses condoléances à la famille du défunt. L'ancien ministre et moudjahid, Lamine Bechichi, a, de son côté, rendu hommage à un «véritable intellectuel», en rappelant ses travaux sur «la civilisation musulmane et ses plus importantes étapes historiques», en particulier en Afrique et en Asie centrale. Le président de l'association «El-Djahidhya» et ami du défunt, Mohamed Tin, a évoqué, pour sa part, un «brillant intellectuel depuis les années 1950 lorsqu'il dirigeait une troupe de théâtre», tout en rendant hommage au «moudjahid» et au «penseur» qui, dit-il, «a défendu des vérités et des idées», objet de «polémiques» parmi les intellectuels de son époque. Né en 1925 dans la ville de Guemmar à Oued-Souf (sud-est), Tahar Benaïcha a rejoint, après des études primaires, l'université Zitouna (Tunisie) en 1942 et avant de s'installer à Alger en 1949. Militant au PPA (Parti du peuple algérien), il rejoint le FLN (Front de libération nationale) après le déclenchement de la guerre d'Indépendance en 1954. Journaliste depuis les années 1940, il s'est fait connaître à travers ses contributions dans des journaux et revues comme Assa Moussa — dont il fut le fondateur — ou encore Révolution et Travail l'organe de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) après l'Indépendance. Grand voyageur, notamment en Afrique de l'Ouest et en Asie centrale, et féru d'histoire de la civilisation musulmane, il réalise également une série documentaire sur les zaouïas en Algérie pour la télévision algérienne. Le défunt était également connu pour ses prises de positions en faveur du socialisme dont il fut un des plus ardents défenseurs parmi les intellectuels en Algérie. Tahar Benaïcha a été inhumé dimanche dans sa ville natale.