Dispositions n Angela Merkel s'est dite favorable, hier soir, à un changement de la loi allemande pour faciliter l'expulsion de demandeurs d'asile ou réfugiés enfreignant la loi, à la lumière des violences du Nouvel an à Cologne. La législation impose actuellement une condamnation d'au moins trois ans de prison pour permettre l'expulsion d'un demandeur d'asile pendant l'examen de son dossier, à la condition supplémentaire que sa vie ou sa santé ne soient pas menacées dans son pays d'origine. La question qui se pose dorénavant est «quand perd-on son droit de séjour chez nous ?», a demandé la chancelière allemande. «Et là il faut se demander s'il ne faut pas le perdre plus tôt (que ce qui est prévu aujourd'hui), et je dois dire que, pour moi, il faut le perdre plus tôt», a-t-elle ajouté lors d'une réunion avec des responsables de son parti conservateur à Mayence (sud-ouest). «Il faut le faire pour nous et pour les nombreux réfugiés qui n'étaient pas présents lors des événements de Cologne», a-t-elle ajouté. Mme Merkel avait déjà appelé la veille à une discussion sur le sujet mais n'avait pas été alors aussi affirmative sur l'issue. Elle s'exprimait après que son gouvernement eut révélé qu'une majorité de réfugiés figurait parmi les suspects identifiés à ce jour par la police fédérale allemande pour certaines des violences commises lors du nouvel an à Cologne. La direction de son parti, réunie à Mayence jusqu'à aujourd'hui pour débattre entre autres des conséquences de Cologne, envisage de demander que les demandeurs d'asile et les réfugiés perdent leur statut en cas de condamnation à une peine de prison ferme. Le manque de clarté, une semaine après la Saint-Sylvestre, et les critiques sur l'incapacité des forces de l'ordre à protéger les femmes victimes d'agressions sexuelles ont entraîné l'éviction vendredi du chef de la police locale, Wolfgang Albers. Premier à faire les frais de la polémique, il a été suspendu de ses fonctions par son ministre régional de l'Intérieur, Ralf Jäger. «Ma décision est à présent nécessaire pour regagner la confiance du public et la capacité d'action de la police de Cologne», a déclaré ce dernier. «Les gens veulent savoir ce qui s'est passé cette nuit-là et il faut s'assurer que cela ne se reproduise pas», a-t-il ajouté, promettant des détails sur l'enquête lundi. La communication très limitée de la police sur ces événements lui vaut aujourd'hui d'être soupçonnée de chercher à dissimuler la gravité des faits, alors que le nombre de plaintes s'élève désormais à 200, selon l'hebdomadaire Der Spiegel. Au-delà des déficiences de la police, le débat se focalise en Allemagne sur les conséquences à tirer pour la politique d'accueil des réfugiés de la chancelière Angela Merkel, dont le pays a accueilli l'an dernier 1,1 million de demandeurs d'asile.