Réaction Le conflit entre transporteurs et voyageurs a connu quelques dérapages. Tout a débuté quand les prix ont commencé à grimper. La rentrée sociale dans la capitale des Hammadites est marquée par un bras de fer entre transporteurs et voyageurs. Ces derniers ont manifesté leur mécontentement à la suite des augmentations des tarifs décidées par les transporteurs. Depuis quelques jours déjà, des citoyens bloquent la circulation à Akbou, Fenaïa, Semaoune, Oued Ghir? pour protester contre la hausse des tarifs de transport. En effet, le prix d?un ticket Sidi Aïch-Béjaïa, qui était de 30 DA, est passé à 40 (une augmentation de 10 DA d?un seul coup !) ; El-Kseur/Béjaïa est passé de 20 à 25 DA? Chaque jour donc, des jeunes sillonnent la région et ordonnent aux transporteurs d?immobiliser leurs véhicules. Des barricades sont dressées et des pneus sont brûlés. Cette protesta a déjà eu son premier martyr à Oued Ghir, où un jeune, qui participait à un attroupement, a été fauché par un camion. Ce conflit entre transporteurs et voyageurs est loin de connaître son dénouement. D?un côté, le syndicat des transporteurs justifie ces augmentations par le fait que «les routes sont délabrées, les pièces de rechange chères et que les services des impôts les harcèlent» ; d?un autre côté, les usagers disent ne pas être convaincus par les arguments des transporteurs. «Il n?y a pas eu d?augmentation des prix des carburants (essence, mazout) alors pourquoi ces augmentations ?», s?indigne un habitué qui prend tous les jours le bus de Sidi Aïch vers Béjaïa. La réaction de la direction des transports de la wilaya de Béjaïa tarde à venir. C?est le silence radio. Ce conflit a poussé Ferhat Hamid, président de l?APW, à sortir de sa réserve. Il met à l?index les services de la direction de wilaya des transports. Selon ses dires, «plus de deux cents lignes d?exploitation retenues dans le plan de circulation adopté par l?APW de Béjaïa sont gelées par la direction des transports». Le président de l?APW est allé plus loin en dénonçant la manière avec laquelle la direction des transports octroie des lignes : «La pérennisation de la tchipa dans l?octroi des lignes de transport.» Affaire à suivre. Même si l?Algérie est désormais en économie de marché, les pouvoirs publics contrôlent, en principe, l?accès à l?investissement. En ce qui concerne les transporteurs privés, une autorisation administrative leur est délivrée par, justement, la direction des transports. Alors pourquoi cette liberté des prix ?