Hier, l'heure était aux appels au calme. Le bras de fer, qui a opposé une semaine durant les opérateurs aux usagers des transports publics de voyageurs à Béjaïa a pris fin hier. Cette décision a été prise à l'issue de l'ultime réunion qui a regroupé, hier, au siège de la wilaya, les trois syndicats représentant les transporteurs, la direction des transports et le représentant du wali. Le gel de l'augmentation des tarifs des tickets a été retenu et c'est M.Boucherit, président du principal syndicat défenseur de l'augmentation, objet de la discorde, qui a eu la charge de l'annoncer tout en appelant au calme. L'Unat, qui s'est désolidarisée de cette augmentation, a confirmé hier les conclusions de la réunion faisant part d'un dossier déposé au niveau des ministères concernés et de l'APN en vue de modifier le décret fixant les tarifs de transport. Ce décret, qui date de l'année 1996, est jugé «dépassé». Il fixe, en effet, le tarif du kilomètre à l'auteur de 0,25DA. Voici donc la conclusion heureuse d'une série d'initiatives en vue de dénouer le conflit. Jeudi dernier, une réunion a regroupé à Seddouk le syndicat des transporteurs, le mouvement associatif et la direction des transports. Dans la foulée, une autre réunion plus large, cette fois-ci, s'est tenue à la wilaya pour déboucher présentement sur le gel de la revalorisation. La bataille est donc gagnée par les usagers, mais jusqu'à quand? Tout a commencé la semaine dernière lorsque la décision d'augmenter les prix du ticket de transport de l'ordre de 5DA prise par la corporation des transporteurs interurbains est mise à exécution. S'ensuit alors une semaine marquée par une succession d'actions de protestation. Les routes de Béjaïa ont été quotidiennement parsemées d'embûches. La colère citoyenne s'est faite plus accrue. Avec des barricades de fortune, les usagers des transports publics des voyageurs ont fermé à la circulation plusieurs routes, exprimant ainsi leur colère contre la décision «injustifiée». Cette augmentation à l'origine de la discorde a été retenue à l'unanimité, il y a de cela un peu plus d'un mois par les transporteurs. Les raisons avancées s'articulent pour l'essentiel autour de l'affichage, la cherté des pièces détachées, les lubrifiants, vignette et assurances. En plus du chiffre d'affaires, revu à la hausse par la direction des Impôts et le nombre de lignes octroyées dernièrement par la direction des transports. Cette dernière raison s'est répercutée négativement sur leur chiffre d'affaires. Afin de contrecarrer ces charges «insupportables», les opérateurs ont donc décidé d'augmenter le prix des tickets de cinq dinars. Au sein du syndicat Ugcaa, fervent défenseur de l'augmentation, on accuse à demi-mot le syndicat rival de s'être opposé publiquement à cette revalorisation des tickets. L'Union nationale des transporteurs (Unat) avait jugé sur les ondes de la Radio locale, «illégale», cette augmentation. Nécessité pour les uns, charge de plus pour les autres, la revalorisation était sur toutes les lèvres et chacun y allait de son commentaire. «L'illégalité de la mesure» est souvent avancée par les usagers qui parlent du préalable aval des pouvoirs publics s'agissant d'un service public. Les opérateurs brandissent l'argument de la liberté des prix dans le souci de pérenniser leurs entreprises. Hier, l'heure était aux appels au calme. Il reste à savoir si les transporteurs vont respecter la décision du gel. Dans le cas contraire, la contestation se poursuivra, avertissaient hier des manifestants.