Dépassement n La nouvelle fiche tarifaire exhibée par les transporteurs ne comporte que le cachet du syndicat, alors que la loi stipule que toute augmentation des tarifs doit être décidée avec l'aval de la direction des transports ! Les transporteurs privés de certaines lignes de la capitale ont procédé, ces quatre derniers jours, à l'augmentation des tarifs au grand dam des voyageurs qui n'arrivent pas à comprendre cette décision qualifiée de «sauvage». Des altercations surgissant presque quotidiennement entre les voyageurs et les receveurs. Les augmentations dépassent tout entendement, atteignant dix dinars entre deux escales. Jeudi dernier, une dispute entre un voyageur accompagné de sa petite famille, et un receveur a failli tourner à une bagarre, n'était l'intervention d'autres voyageurs qui ont réussi à calmer la tension des deux antagonistes. La «bataille» a commencé lorsque le transporteur assurant le service entre la gare routière de Tafourah à Ouled Fayet avait demandé au voyageur de lui ajouter cinq dinars. Auparavant, le prix entre Tafourah et Saïd-Hamdine était de l'ordre de 15 DA, alors que ces derniers jours, il a été porté à 20 DA. Le voyageur voulait des explications sur cette augmentation surprise du tarif, demandant au receveur de lui montrer la nouvelle fiche tarifaire. Ce dernier n'a pas hésité à sortir «une feuille» de sa poche. C'est là où le voyageur a crié au «scandale». La fiche tarifaire ne comporte que le cachet du syndicat des transporteurs de la wilaya d'Alger. «Le syndicat n'est pas habilité à augmenter les prix de façon unilatérale. Tant que le cachet de la direction des transports n'est pas là, tu n'auras aucun centime en plus !», tempête le voyageur. La tension est vite montée d'un cran lorsque le receveur le somme de descendre. Ils ont failli en arriver aux mains, n'était l'intervention des autres voyageurs. La scène n'est pas rare ces derniers jours, la décision d'augmenter les tarifs n'étant pas supportée par les usagers du transport en commun. En effet, si certains voyageurs s'acquittent de la nouvelle «charge» en silence, d'autres refusent de «se soumettre», appelant les transporteurs à respecter la réglementation en vigueur. «Ils (les transporteurs Ndlr) veulent nous déplumer. Déjà les prix des fruits et légumes et autres produits commencent à grimper à l'approche du ramadan. Alors que veut-on faire des simples citoyens ? En un mot, ils n'ont aucun sens de la pudeur», déplore une dame habitant à Tipaza et travaillant à Alger. Cette dernière, comme les nombreux citoyens qui font le déplacement entre les deux wilaya,s est sommée de payer 30 DA de plus quotidiennement. Avec cet ordre établi par les transporteurs, censés fournir un service avant toute autre considération commerciale, plusieurs questions s'imposent. Où sont les directions des transports ? Pourquoi n'ont-elles pas accompli leurs missions de régulation et de contrôle ? Le syndicat est-il devenu le nouveau «maître des lieux» ?… Les autorités concernées se doivent, donc, d'intervenir pour imposer le respect des lois en vigueur et, par conséquent, mettre fin à ces agressions caractérisées contre les voyageurs. Devant le silence des deux directions d'Alger et de Tipaza, le diktat des transporteurs risque de faire tache d'huile. Les syndicats des transports des autres wilayas n'hésiteront certainement pas à faire de même et la charge deviendra d'ordre national, bien que dictée par des individus en quête de gain… !