Les choses ne peuvent en effet pas être pires, selon Abdelmadjid Attar, ancien PDG de Sonatrach. Ce dernier a affirmé ce lundi matin que «le prix du baril ne pourra pas descendre en deçà du niveau actuel». Voilà de quoi apaiser les craintes, suite au retour de l'Iran dans la course, qui aurait pu aggraver les choses. Prions pour que l'avenir donne raison à Attar. Ce lundi, le baril de Brent est tombé brièvement sous les 28 dollars en Asie. Le Brent, référence européenne du brut, pour livraison en mars a ainsi chuté à 27,67 dollars avant de remonter au-dessus de 28 dollars. «Je ne vous cache pas que la période est difficile», a reconnu hier Abderrahmane Bekhalfa, ministre des Finances. Certains experts se sont même montrés pessimistes, estimant que la chute des prix continuera encore jusqu'à 20, voire 10 dollars, le baril les prochains jours. Abdelmadjid Attar, ancien PDG de la Sonatrach, n'est cependant pas de cet avis. «Le prix du baril ne pourra pas descendre en deça du niveau actuel. Nous avons pratiquement atteint le plancher», a-t-il en effet affirmé, ce lundi matin, dans son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Concrètement, il est trop difficile de faire des prévisions sur l'évolution dans un sens ou dans l'autre du prix du baril. La situation actuelle est totalement différente de celle de 1986», a ajouté l'expert. C'est ce cadre qu'il a rappelé, il y'a une année de cela, aux premiers moments de la baisse des cours internationaux, «tout le monde avait prédit une stabilisation des prix autour de 60 dollars le baril, chose que j'avais dite, mais il s'est avéré que je me suis moi-même trompé. «Tous les chocs pétroliers qui ont eu lieu jusqu'en 2008, s'expliquaient pour de raisons bien précises liées notamment à l'offre et à la demande ainsi qu'à des instabilités politiques dans certaines régions à l'époque», a-t-il expliqué. La situation actuelle, pourrait-elle être assimilée à un choc pétrolier ? Selon l'invité de la Chaîne III, elle l'est, mais ce sont les facteurs ayant entrainé ce choc qu'il faudrait mettre en avant. «La Chine est en crise économique et les USA se suffisent soit en pétrole de schiste soit en gaz de schiste. Actuellement, il y a trop de pétrole sur le marché estimé à quelque 2 millions de barils de plus. C'est connu», a-t-il résumé. Pour lui, au sein de l'OPEP, certains des pays produisent plus que le quota déclaré. «Tout le monde triche», a insisté Abdelmadjid Attar. «C'est pour cette raison d'ailleurs que l'Arabie ne voulait en aucun cas, diminuer sa production», a-t-il ajouté «non pas pour défendre l'Arabie». Pour ce faire, l'Arabie saoudite, chef de file de l'OPEP, exige la coopération de tous les pays producteurs de pétrole, y compris les producteurs non membres du cartel, dont le Mexique, afin de soutenir les prix sur le marché, qui continuent de plonger en raison d'une surabondance de l'offre. Farid Houali Une réunion «inévitable» l Le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu, a estimé nécessaire, lors d'un forum sur l'énergie à Abu Dhabi, une réunion extraordinaire du cartel sur les cours qui ont atteint leur plus bas niveau en 12 ans. «Tout le monde appelle à réduire, mais tout le monde refuse de le faire», a commenté Abdelmadjid Attar, ancien PDG de la Sonatrach, dans son intervention sur les ondes de la Chaîne III. «Quoi qu'il en soit, il faudra bien trouver un consensus au sein de l'Organisation. C'est inévitable», a-t-il estimé.