Incertitudes n Les pressions pour la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye, pays en proie au chaos et menacé par la montée en puissance du groupe Etat islamique (EI), se sont multipliées hier dimanche, depuis l'Afrique et l'Europe. Réunie à Addis Abeba, l'Union africaine (UA) a annoncé la création d'un groupe de cinq chefs d'Etats pour aider à la formation d'un gouvernement d'union en Libye. L'UA a d'autre part, averti que «le soi-disant IS (groupe Etat islamique) se propage vers l'est de la Libye, frappant les installations pétrolières comme à Ras Lanouf et souhaitant élargir sa présence dans ce pays, y compris au Sud». «C'est un aspect qui nous préoccupe tous et qui commande une action vigoureuse mais nous ne pouvons le faire que si nous avons un gouvernement en place et des forces libyennes que nous pourrons à ce moment-là encadrer, équiper», a déclaré le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'UA Smaïl Chergui. «Les chefs d'Etat ont décidé de relancer le groupe de contact de haut niveau sur la Libye qui sera composé de cinq chefs d'Etat», a-t-il poursuivi sans donner la composition de ce groupe. Les chefs d'Etat africains ont également nommé l'ancien président tanzanien Jakaya Kikwete nouvel envoyé spécial de l'UA sur la Libye. Mais l'UA a affirmé ne pas croire pour le moment à une solution militaire. «Cela compliquerait davantage la donne», selon M. Chergui. Les Etats-Unis envisagent l'ouverture d'un nouveau front contre l'EI en Libye et un responsable américain de la Défense a indiqué en fin de semaine que le Pentagone préparait des options pour une éventuelle intervention militaire. Sur le terrain en Libye, le Premier ministre désigné d'un futur gouvernement d'union, Fayez El Sarraj, a rencontré le général controversé Khalifa Haftar, chef des forces loyales aux autorités reconnues internationalement, pour discuter du conflit politique. Cette rencontre surprise qui s'est déroulée à El Marj (est) intervient alors que M. Sarraj doit proposer dans les prochains jours une nouvelle composition de son gouvernement, plus restreinte que celle qui a été rejetée lundi dernier par le Parlement reconnu et qui comptait 32 ministres. Les députés du Parlement reconnu craignent une remise en cause de la prééminence du général Haftar, qui s'est imposé comme le commandant des forces des autorités basées dans l'Est. Sa mise à l'écart est l'une des conditions posées par les autorités rivales du Congrès général national (CGN) installées à Tripoli. En Libye où l'Algérie qui a œuvré, depuis le début de la crise dans ce pays, à rassembler les différentes parties en conflit, s'est félicitée de la signature de l'accord politique permettant la constitution d'un gouvernement d'union nationale et la mise en place d'institutions démocratiques et pérennes, soulignant que cet accord est la seule voie à suivre et qu'aucune autre initiative ne devrait être entreprise.