Cérémonie n La 6e édition a pris fin, hier, à la Cinémathèque d'Alger avec la remise des prix aux lauréats. C'est ainsi que «L'or rouge», un film co-réalisé par les Français Mirabelle Fréville et Philippe Baron, a reçu le Grand Prix du documentaire. Ce film raconte, dans un premier temps, l'importance des transfusions sanguines introduites par les alliés pendant la Seconde Guerre mondiale et qui ont permis d'épargner des milliers de vies humaines. Il évoque, dans un deuxième temps, les toutes premières transfusions pratiquées en Algérie à la même période. Dans cette même catégorie, c'est-à-dire documentaires, le jury, présidé par le cinéaste et acteur algérien Mostefa Djadjam, a attribué deux mentions spéciales ex aequo aux réalisateurs algériens Hamid Benamra pour «Rêveries de l'acteur solitaire», un portrait du comédien Mohamed Addar, et Mohamed Zaoui, pour «Akher Kalam» (Dernières paroles) dédié aux derniers mois de la vie de l'écrivain Tahar Ouettar, disparu en 2010. Dans la catégorie courts métrages, «Hier, je reviendrai», ce film, signé Badra Hafiane, a été récompensé. Cette réalisation retrace un retour difficile sur les lieux d'un drame et au dépassement, dans l'Algérie d'aujourd'hui, du lourd traumatisme de la perte violente d'un être cher pendant les années de terrorisme. Par ailleurs, le jury a également décerné deux autres mentions spéciales dans la catégorie courts métrages à la journaliste Fella Bouredji pour «Douce révolte». Dans ce film, la réalisatrice donne la parole à une étudiante de l'Ecole des beaux-arts pendant le mouvement de protestation «InfidjArt» - et à Kamel Laîche pour son film «Papillon». Quant à Yamina Bachir Chouikh, elle a remporté le prix du public pour son documentaire «Hier, aujourd'hui et demain». Ce film raconte le militantisme de jeunes adolescentes algériennes pour la cause nationale et leur engagement indéfectible dans la guerre de Libération nationale. Notons aussi que lors de cette soirée de clôture de la 6e édition des Journées cinématographiques d'Alger, le prix de l'Union arabe des associations de cinéma est revenu au documentaire «Zakaria», une coproduction franco-tunisienne réalisée par Leila Bouzid. Dans cette catégorie également, le même jury a décidé d'attribuer deux autres mentions spéciales ex aequo au réalisateur marocain Abdellilah Eljaouhary, pour son court métrage «De l'eau et du sang» ainsi qu'au réalisateur tunisien, Mahmoud Jemni pour son court métrage documentaire «Warda, la passion de la vie». Yacine Idjer l Le prix «Abdou B.», une distinction récompensant la meilleure critique journalistique de film, est revenu à Mohamed Allal du quotidien national El Khabar. Ce prix, qui s'ajoute désormais aux autres récompenses, a été instauré par les organisateurs des Journées cinématographiques d'Alger en hommage à la mémoire de Abdou Benziane de son vrai nom, disparu en 2011- pionnier de la critique cinématographique en Algérie, journaliste, ancien directeur de la télévision nationale et fondateur de la revue «Les 2 écrans», consacrée au 7e art, et qu'il a dirigée jusqu'en 1983. Comme à chaque édition, les organisateurs ont préparé un concours de scénarios. Et cette année, le prix a été attribué à Sabrina Draoui et Nazim Ben Habib, pour le documentaire, et Assia Debbache pour le court métrage. La clôture de la 6e édition des Journées cinématographiques d'Alger a été marquée par un hommage rendu à de grandes figures du cinéma aujourd'hui disparues, dont Ammar Laskri, Sid Ali Kouiret ou encore Youcef Chahine. Un autre hommage a été rendu au cinéaste italien Ettore Scola, le dernier géant de l'âge d'or du cinéma italien, disparu en janvier dernier. Cet hommage devait se faire dans le cadre d'une projection de son film «Le bal», finalement annulée. Le bal – grâce à cette réalisation, Ettore Scola a obtenu le César du meilleur film en 1984 – est une fresque historique vue à travers les yeux d'un danseur de salon. Inaugurées le 4 février, les 6es Journées cinématographiques d'Alger ont pris fin hier soir après la projection d'une trentaine de films entre courts métrages et documentaires.