Palettes n Chaque plasticien a puisé dans ses différentes sensibilités pour délivrer la pensée de son art et du monde qu'il porte en lui et auquel il se réfère. Pilotée par la plasticienne Djahida Houadef, l'exposition, qui a pour titre «Art propos», se déroule au niveau de l'institut et est initiée par l'établissement hôte ainsi que par l'ambassade d'Espagne et l'association Musaika, qui vise à construire un véritable pont culturel entre l'Algérie et l'Espagne. Et elle se prolonge jusqu'à la fin du mois de février. Sept artistes algériens, en l'occurrence Athmane Allalou, Majda Benchaabane, Talbi Djamel, Mohamed Boucetta, Ali Grid, Abdeljallil Machou et Selma Dahmane. ont puisé dans leurs différentes sensibilités pour délivrer la pensée de leur art et du monde qu'ils portent en eux et auquel ils se réfèrent. «Lettrisme» est le thème des tableaux de Athmane Allalou, qui a multiplié la musique des lettres arabes dans le style de la calligraphie contemporaine, employant des techniques mixtes. Au nombre de cinq, les tableaux travaillés en différentes techniques en signes et symboles sont ciselés au pinceau, donnant une composition d'arabesques, volutes et d'enlacements de caractères arabes en symbiose avec les tons choisis par l'artiste. «Lettrisme II» est une composition où domine un disque enfermant l'écrit et l'idéogramme, essence première de la calligraphie arabe classique. Le créateur a opté pour cette dernière une combinaison de tons marrons et jaune paille enluminés de couleur turquoise, grise et bleu éteint. Majda Benchaâbane, psychologue de formation, a opté pour le semi-figuratif avec des références inspirées du patrimoine algérien et de la technique dite «zentangle» un concept artistique qui ne craint pas d'employer librement autant les motifs que les tracés, selon l'approche et l'inspiration. Djamel Talbi expose trois réalisations de concept abstrait, où dominent des gris, des beiges et des marrons se mêlant harmonieusement à des touches orangées et mandarines. Des couleurs qui reviennent souvent dans ses œuvres manifestant des expressions intérieures. Les portraits de Mohamed Boucetta sont forgés par l'imaginaire. Deux femmes mythiques, zones d'ombre africaine, l'une en buste, l'autre enveloppée de brumes. Il en émane une réalité mélancolie faite de courage. L'artiste démontre une maitrise de la composition et de la technique. L'art abstrait est également ce qui forgé l'art d'Ali Grid. Un jeu de tons où s'impose les dégradés du corail dans un jeu de tonalités où les fonds marins s'allient à l'animation du soleil. Un langage esthétique qui attire le regard. Abdeljalil Machou est présent avec des toiles de grand format au nombre de trois réalisées en une technique où l'on retrouve le contreplaqué, le papier et la peinture à l'huile. Fortes, énigmatiques, résolues ces créations s'affirment avec les couleurs noire et grise et une atmosphère hallucinante. Avions de chasse, requins, guerre, cieux ténébreux et abysses, Machou laisse s'exprimer l'atrocité et l'animalité s'imposant au monde d'aujourd'hui. Selma Dahmane, quant à elle, déplie le langage frais, juvénile, la vie en fleurs. Ancienne élève de la commissaire de l'exposition Djahida Houadef, elle fait ses premiers pas dans le monde des expositions.