Déclaration. «L'alimentation en eau potable ne sera pas affectée par la sécheresse», a indiqué le ministre des Ressources en eau, écartant toute hausse du prix. Le stress hydrique auquel est confrontée l'Algérie depuis plus de trois mois n'aura pas d'incidence sur l'alimentation en eau potable des citoyens, a estimé Abdelawab Nouri, hier, mercredi, depuis Tipasa. «L'Algérie dispose actuellement d'un stock de sept milliards de m3 d'eau, soit 70% des ressources hydriques superficielles, mais de nouveaux apports hydriques sont plus que souhaitables pour atténuer l'impact de cette sécheresse prolongée», a ajouté le ministre, qui, par la même occasion, a tenu à rassurer les citoyens sur le maintien du prix actuel de l'eau. Il a affirmé qu'«aucune hausse n'est envisagée pour le moment et que les pouvoirs publics vont conti-nuer à subventionner cette matière vitale, malgré les difficultés financières auxquelles fait face le pays». Il n'en demeure pas moins que la douceur du climat et la rareté des pluies commence sérieusement à inquiéter et l'organisation à deux reprises de la prière de l'istisqa dans toutes les mosquées du pays est un signe qui ne trompe pas. Toutes les régions du pays sont concernées par ce déficit important en pluie accompagné d'une douceur exceptionnelle des températures. Mais est ce suffisant pour parler de sécheresse ? C'est encore «prématuré» de l'avis de la spécialiste en prévisions météorologiques, Houaria Benrekta. Elle estime qu'il est encore trop tôt de déclarer la sécheresse tant que l'année agricole est toujours en cours, et ce, en dépit d'un déficit pluviométrique enregistré durant l'année écoulée. Les paramètres de désignation de cet état sont «définis par régions, eu égard à la variabilité de la pluie et à la position géographique de la dépression climatique», a-t-elle expliqué. Pour elle, les précipitations cumulées ces derniers jours permettent d'évoquer un «déblocage progressif du déficit pluviométrique», faisant remarquer que c'est généralement l'ouest du pays qui est pénalisé par la défaillance en pluviométrie. Ces conditions climatiques inhabituelles, avec des températures largement au-dessus des normales saisonnières laissent craindre la poursuite d'une période de sécheresse très préjudiciable, pour l'agriculture notamment. La situation actuelle n'est toutefois pas critique, pour Mme Benrekta, expliquant que si le mois de décembre dernier a été marqué par un temps doux avec peu de pluie, les mois précédents (octobre-novembre) ont connu des passages pluviométriques «très appréciables». Elle a ajouté que la saison estivale écoulée n'a pas été «caniculaire», mais plutôt «normale», y compris durant le mois de juillet, où la température la plus élevée avait été de (45°) avec un fort taux d'humidité, soit plus de 60 %, à l'origine de la forte sensation de chaleur. Notant que le déficit pluviométrique observé en 2015 n'est pas «inédit», Mme Benrekta a rappelé que des épisodes similaires ont été observés en 2010 et en 2011, indiquant que les perturbations climatiques enregistrées en Algérie sont liées à la météorologie mondiale, comme ce fut le cas l'année écoulée qui avait connu une hausse de température moyenne du globe estimée à plus de 0,7°.