Négociations. Les grandes puissances vont tenter ce jeudi de discuter d'une improbable solution au conflit syrien… Les principaux acteurs se retrouvent à Munich (Allemagne) moins de deux semaines après la suspension de négociations initiées par l'ONU avec le gouvernement et l'opposition. La reprise de ces pourparlers prévus le 25 février, semble déjà compromise : l'opposition syrienne l'a conditionnée, hier mercredi, à une levée par l'armée syrienne des sièges des villes tenues par les rebelles et l'arrêt des bombardements. La Russie s'est dite prête ce jeudi matin à discuter des modalités d'une trêve dans les bombardements en Syrie, qu'exigent l'opposition syrienne et les Occidentaux qui imputent à la poursuite des frappes russes, l'échec des négociations de paix à Genève. «Nous sommes prêts à discuter des modalités d'un cessez-le-feu en Syrie», a indiqué le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, cité par l'agence Interfax. «Nous allons (à la conférence internationale sur la Syrie) à Munich pour discuter de cela», a-t-il ajouté. Cette conférence internationale est destinée à tenter de relancer les négociations de paix entre le gouvernement syrien et l'opposition. «Qui porte la responsabilité de l'échec du premier round de négociations ? L'opposition et Riyad», a pour sa part jugé M. Gatilov. «C'est à eux qu'il faut demander si les pourparlers reprendront le 25 février. A ce que je sais, le gouvernement syrien y est prêt», a-t-il ajouté. Les Occidentaux demandent aux Russes de stopper leurs bombardements aériens, qui ont jeté des dizaines de milliers de civils sur les routes depuis l'offensive début février des forces gouvernementales à Alep (nord), deuxième ville de Syrie. La Russie a de son côté toujours affirmé que ses raids étaient «légitimes» et ne visaient que des cibles «terroristes», tout en promettant de proposer des «idées nouvelles» à Munich pour avancer vers un cessez-le-feu. Moscou a fait face, hier mercredi, au Conseil de sécurité de l'ONU à des pressions des Occidentaux, mais n'a pas changé sa position d'un iota, à la veille de cette rencontre. Lors des consultations au Conseil sur la situation humanitaire en Syrie, Moscou a une nouvelle fois rejeté les critiques occidentales. Et la Russie n'a pas donné de détails sur les propositions qu'elle entend faire aujourd'hui, jeudi, à Munich (Allemagne), où seront présents 17 pays membres du Groupe international de soutien à la Syrie. «Nous allons continuer à promouvoir une solution politique, une reprise rapide des négociations inter-syriennes interrompues», a déclaré son ambassadeur Vitali Tchourkine qui a accusé les Occidentaux «d'exploiter politiquement» la crise humanitaire en Syrie.