Rituel n Chaque jour que Dieu fait, Ahmed, Djamel et Farouk se retrouvaient dans ce café maure de la ville où ils pouvaient passer la journée en consommant un petit café. - Je commence à en avoir marre de cette existence! déclara ce matin-là Ahmed. - A qui le dis-tu! renchérit Djamel. Si j'avais cent dinars, rien que cent dinars, je monterais à Alger et tenterais de trouver du travail! - Et tu reviendras bredouille dans la benne de quelque camion parce que tu n'auras même plus de quoi te payer le ticket du car pour le retour! Pendant que ses deux amis discutaient de projets insensés, Farouk s'était cloîtré derrière un inexplicable mutisme. D'habitude c'était lui qui parlait le plus. - Eh, Farouk descends! Reviens! plaisanta Djamel en lui tapant sur l'épaule. Celui-ci sursauta : - J'étais en train de penser à quelque chose... Ahmed éclata de rire : - Parce que maintenant, tu as appris à penser! Comme il ne répondait pas à leurs moqueries, ils décidèrent de le prendre au sérieux. - A quoi pensais-tu ? s'enquit Djamel. - A la manière de gagner beaucoup d'argent... et très rapidement, répondit-il. - Tu veux que nous braquions une banque on la poste de la commune ? demanda Ahmed. - Non, ma tante! - Quoi ? firent les deux adolescents en chœur. - Oui, vous avez bien compris. Nous allons cambrioler ma tante! Les deux jeunes gens ne riaient plus. Ils s'approchèrent de leur ami - Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? lui demanda Ahmed. - Ma tante possède un coffret bourré de bijoux. Il y en a au moins pour une centaine de millions d'or! - Tu en es sûr ? lui demandèrent les deux autres. - Elle dissimule ce coffret dans un endroit où il ne viendrait à personne l'idée de le chercher! Devinez où ? - Sous le potager de la cuisine? -Non. - Dans la réserve de la chasse d'eau ? - Non... mais vous y êtes presque... - Allez... dis-nous où se trouve ce coffret et n'en parlons plus.