Traitement n Une convention a été signée entre le Snapo et Lafarge-Algérie pour l'incinération des médicaments dont la date de péremption est dépassée au niveau de l'incinérateur de Mascara. Cette convention, déjà en vigueur dans certaines wilayas, vise à prendre en charge les médicaments périmés, stockés depuis plus de 15 ans dans les différentes officines du pays, a indiqué le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo). Le choix de la société Lafarge-Algerie pour se charger de l'incinération de ces médicaments répond «aux orientations données par le ministère de l'Environnement, qui gère cette opération», a souligné, hier samedi, Messaoud Belambri en marge de la 10e édition du Salon international de la pharmacie et de la parapharmacie. La société Lafarge-Algerie a consacré, quelques dizaines de millions de dinars, dans le cadre de la maîtrise des déchets spéciaux, pour la transformation de son four désormais opérationnel pour traiter un volume de 1 000 à 3 000 tonnes par an de médicaments périmés. Le cimentier français apportera son expertise et des solutions environnementales efficaces, mais également une réponse aux desiderata des pharmaciens algériens, qui militent depuis des années pour une meilleure prise en charge des médicaments périmés et assez dangereux. Et puis les prix proposés par Lafarge-Algérie (spécialisé dans la production du ciment) «sont de référence, étudiés et sont accessibles pour tous les pharmaciens», selon le Snapo. Le prix est fixé à 75 DA/kg de médicaments, alors que les autres structures d'incinération proposent des prix allant entre 170 et 300 DA/kg. Le Snapo veillera, de son côté, à généraliser cette opération à l'ensemble des wilayas en 2016. Chaque officine stocke près de 100 kg/an de médicaments périmés, la quantité stockée au niveau national étant de 20 000 tonnes, a souligné Messaoud Belambri. Ce stock, véritable fardeau pour les officines, «ne peut être incinéré à l'air libre, comme font les hôpitaux», a-t-il estimé. La destruction de ces médicaments exige le recours à des incinérateurs équipés de fours modernes, répondant aux normes internationales, a-t-il rappelé. Cela fait quelque temps déjà que le problème d'incinération des médicaments périmés se pose au niveau des pharmacies. Faute de destruction, les stocks s'amoncellent ainsi sans fin. Les pharmacies souffrent, depuis 2003, de problèmes de stockage des médicaments périmés et ne trouvent pas de solution pour leur incinération. Le problème se pose depuis l'adoption de la loi 19-01 sur la protection de l'environnement qui exige des pharmaciens l'incinération des médicaments arrivés à expiration dans un incinérateur agrée. Avant cette loi, l'incinération se faisait en plein air dans les décharges publiques. Au terme de cette loi, aucun médicament périmé ne devra être évacué dans les décharges publiques. Mais jusque-là, la démarche accuse du retard sauf pour les grands hôpitaux et polycliniques où l'obligation est d'usage pour éviter d'éventuels foyers de contamination. Avec l'augmentation de la consommation des médicaments générée par une prise en charge totale des assurés et le développement des maladies chroniques d'autre part, le volume des médicaments périmés a considérablement augmenté. On parle de plus de 100 000 tonnes de médicaments périmés stockées dans des officines.