Résumé de la 1re partie n Tom disait que les pédiatres étaient immunisés contre tous les virus et les microbes, mais lui n'était pas immunisé contre la leucémie… Les jeunes mariées sont censées être nerveuses, pensa-t-elle. Pas moi. J'ai traversé toute la salle comme dans un rêve. Dix jours plus tard, ils avaient fêté modestement Noël à Omaha, où Tom avait accepté un poste dans le service renommé de pédiatrie de l'hôpital. Nous avions acheté ce malheureux sapin artificiel, se souvint-elle, revoyant Tom en train de le brandir joyeusement : «Aujourd'hui en promotion au supermarché...» Cette année, l'arbre qu'ils avaient soigneusement choisi se trouvait encore dans le garage, ses branches serrées par une ficelle. Ils avaient décidé que l'opération aurait lieu à New York. Le meilleur ami de Tom, Spence était aujourd'hui un chirurgien réputé à l'hôpital Sloan-Kettering. Catherine eut un frisson au souvenir de son angoisse lorsqu'elle avait enfin été autorisée à rendre visite à Tom. Le taxi s'arrêta le long du trottoir. «Ça vous va ici, madame ? — Parfait, dit Catherine, se forçant à prendre un ton enjoué en sortant son porte feuille. Papa et moi, nous vous avons emmenés ici la veille de Noël il y a cinq ans. Brian, je sais que tu étais trop petit, mais toi, Michael, est-ce que tu t'en souviens ?. — Oui», dit Michael d'un ton bref en ouvrant la portière du taxi. II regarda sa mère extraire un billet de cinq dollars de la liasse qu'elle avaitdans son porte feuille. «Comment se fait-il que tu aies tant d'argent, maman ? — Quand papa a été hospitalisé, hier, ils m'ont demandé d'emporter tout ce qu'il avait sur lui, à l'exception de quelques dollars. J'aurais dû en laisser une partie chez Granny, lorsque je suis retournée dans son appartement.» Elle descendit de voiture à la suite de Michael, et tint la porte ouverte pour Brian. Ils étaient devant Saks, au coin de la 49e Rue et de la Cinquième Avenue. Une longue file de curieux attendait patiemment de pouvoir s'approcher des devantures. Catherine dirigea ses enfants vers l'arrière de la queue. «Allons regarder les vitrines, puis nous traverserons l'avenue pour voir l'arbre de près.» Brian poussa un profond soupir. Quel fichu Noël ! Il avait horreur de faire la queue — pourquoi que ce soit, il allait jouer à «faire semblant», comme à chaque fois qu'il avait envie de voir le temps passer plus vite. Imaginer qu'il se trouvait à l'endroit où il aurait voulu être, c'est-à-dire dans la chambre de son papa à l'hôpital. Il lui tardait d'être auprès de lui, de lui offrir le porte-bonheur qui, au dire de sa grand-mère, l'aiderait à guérir. Brian était si désireux de voir l'après-midi s'écouler que, lorsque vint leur tour de s'approcher des vitrines, il avança rapidement, remarquant à peine les poupées, lutins et animaux qui dansaient et chantaient au milieu de tourbillons de neige. Et il fut soulagé lorsqu'ils quittèrent la queue. A suivre