Décision n La formation des enseignants est la clé du changement, y compris pour le recrutement prévu au mois de mars prochain. Une école de qualité, c'est d'abord des enseignants de qualité, et pour avoir des enseignants de qualité le recrutement va se faire désormais sur la base d'un examen écrit qui portera sur ce qui est exigé au niveau du cycle pour le palier auquel le candidat a postulé et un examen oral. «Nous avons déposé un dossier au niveau de la fonction publique pour que le changement soit radical. Ce changement ne touchera pas seulement la nature du diplôme et de son contenu mais aussi les épreuves que les candidats passeront et leur capacité à enseigner. D'autant plus que l'enseignant du primaire est appelé à enseigner aussi bien les langues, le calcul que les disciplines scientifiques d'où l'importance de maîtriser toutes ces informations», a révélé la première responsable du secteur. Le fait d'avoir insaturé un examen écrit rend, ainsi, secondaire la nature du diplôme du candidat, selon le ministère qui a fait savoir que même les diplômés de science juridique peuvent postuler à cet examen de recrutement. En somme, c'est la nature des épreuves qui fera la différence entre les candidats et non la spécialité avec laquelle ils viennent déposer leur dossier de candidature. Le plan de formation mis en œuvre par le ministère depuis septembre dernier met l'accent notamment sur la problématique de la didactique en mathématiques, en langues arabe et étrangères. Mais le ministère s'intéresse aussi à l'«interdisciplinarité, un aspect primordial qui va nous faire gagner du temps dans la réforme des première et deuxième années», a précisé Benghebrit. Le ministère de l'Education nationale a ressenti la nécessité d'entreprendre un processus d'ajustement et de réajustement de la réforme, afin d'adapter le secteur de l'éducation aux mutations que connaissent l'Algérie et le monde dans son ensemble. Benghebrit a souligné dans ce sens la nécessité de mobiliser la ressource humaine afin de susciter son engagement pour la cause éducative en partant de l'objectif de faire réussir le plus grand nombre aux apprentissages et à l'acquisition des compétences. Elle a expliqué que cette démarche de réajustement de la réforme du système éducatif s'est appuyée sur les axes liés à la collecte et l'exploitation des données à travers les enquêtes, les rapports, les séminaires et l'expertise. En ce sens, il a été procédé à une expertise du système d'éducation, qui a défini deux pôles majeurs d'intervention : la refonte pédagogique pour améliorer les pratiques en classe et la bonne gouvernance avec une amélioration des modes de gestion à tous les niveaux. Dans ce sillage, la ministre annonce la révision des programmes et manuels scolaires de la première et deuxième années primaires pour l'année scolaire 2016/2017. Elle assure dans ce sens les parents de l'allégement du cartable de leurs enfants dès l'année prochaine puisque il n'y aura que deux livres pour ces deux paliers, un pour les sciences sociales et un autre pour les disciplines de science. A. B. Des trousseaux scolaires plus légers l La prochaine année scolaire verra l'utilisation de moins de manuels scolaires pour les deux premières années du primaire et la première année moyenne. L'élaboration d'un livre de matières scientifiques et d'un autre de matières littéraires a été confiée à des commissions du ministère de l'Education nationale. «Le nombre de manuels scolaires pour la 1re et 2e années primaires ne dépassera pas deux livres à la rentrée scolaire prochaine», a indiqué le directeur de la formation au ministère, soulignant que cet allègement fait suite au changement des programmes pédagogiques. Ce changement a pour but d'alléger les trousseaux scolaires qui alourdissent les cartables des enfants, selon Ahcene Oulebcir. «Ces manuels offriront plus d'indépendance à l'enseignant pour adopter des méthodes pédagogiques plus efficaces et plus d'homogénéité au volume horaire», a-t-il ajouté. Outre ces nouveaux manuels scolaires, des extraits écrits et audiovisuels seront mis à la disposition des enseignants comme outils didactiques pour mieux expliquer les leçons dans les paliers du primaire et du moyen. A. B. Nouveau mécanisme de lutte contre la violence l Le ministère de l'Education a annoncé l'élaboration d'une convention entre son département ministériel et la Direction générale de la Sûreté nationale, pour assurer la sécurité et l'ordre aux périmètres des établissements scolaires. Dans ce cadre, un groupe de travail conjoint a été installé entre le ministère de l'Education nationale et la DGSN pour examiner le phénomène de la violence en milieu scolaire. Il est aussi question des voies et moyens à mettre en place pour son traitement. Des experts qui se sont penchés sur la question ont proposé pour leur part l'installation de cellules d'écoute composées de psychologues et sociologues au niveau de l'ensemble des écoles afin d'atténuer la violence en milieu scolaire. Ces cellules permettront de prendre connaissance des problèmes auxquels les élèves sont confrontés et leur inculquer la culture de paix, de tolérance et d'acceptation de l'autre en vue de venir à bout de la violence en milieu scolaire. Ce phénomène est imputé notamment à la surcharge des classes et la détérioration de la relation enseignant-élève. Ils préconisent, dans ce sens, une formation des enseignants en pédagogie et psychologie, en plus de la présence, au niveau de chaque établissement scolaire, d'un psychologue et d'un sociologue afin de prévenir les actes de violence. A. B. La référence nationale prise en compte l Pour la première fois, les autorités décident d'introduire dans les nouveaux manuels scolaires, notamment pour les cycles primaire et moyen, la référence nationale. Une commission conjointe entre les ministères de l'Education et de la Culture a été chargée de sélectionner à cet effet des extraits d'œuvres littéraires d'écrivains algériens en langues arabe, amazighe et française. Les autres actions entreprises ont trait particulièrement à l'adaptation à la réalité algérienne des programmes et des méthodes pédagogiques, favorisant la politique reposant sur un meilleur transfert à l'élève des valeurs sociales et religieuses algériennes. Plus près de la réalité quotidienne de l'élève, l'attention est également orientée vers la vulgarisation des constantes de l'identité de la nation algérienne.