Refus n La demande de visa que le prédicateur saoudien Mohamed Al Arifi a formulée pour participer à un colloque dans l'est du pays n'a pas été acceptée par l'Algérie. «Cette demande ainsi que l'octroi du visa ont été refusés, parce que nous savons qu'il est un acteur dans la subversion du système appelé printemps arabe et qu'il est aussi un promoteur de propagande au profit du groupe radical de Jamaat el Nosra relevant d'Al-Qaïda en Syrie», a précisé, hier dimanche, Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs. «L'Algérie ne sera jamais un terrain de combat des rites étrangers. Elle est une terre de l'Islam et une école de modération et de juste milieu», a-t-il ajouté en marge du forum du quotidien régional Ouest Tribune. Mohamed Aïssa a assuré que son département «est aisément outillé pour protéger intellectuellement le pays». «Notre ministère est habilité à dire que tel individu mérite d'être invité ou pas. Nous sommes en mesure de dire que nous pouvons sécuriser intellectuellement notre pays», a déclaré le ministre à propos des hommes de religion invités en Algérie. Le ministre des Affaires religieuses a estimé que l'Algérie a un défi à relever «contre la mauvaise foi qui veut semer la division et la discorde entre les musulmans». Il a rappelé que «l'Algérie a tant souffert de cet extrémisme et qu'elle a pu le combattre grâce notamment au projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Il a ajouté que «le processus de tarissement des sources d'extrémisme a touché également le discours de la mosquée et l'appel à la modération tout en condamnant l'extrémisme et le chauvinisme à travers les médias en faveur d'un discours de référence nationale». Pour Mohamed Aïssa, les mosquées devront, dans ce cadre, constituer «une citadelle devant ceux qui propagent les idées extrémistes pour semer la division entre les enfants d'un même pays». Il a appelé, à cet égard, les nouvelles générations à «se réconcilier avec ces phares et de s'inspirer des œuvres et des actions des chouyoukh et érudits» algériens, précisant que les zouïas ne doivent pas être perçues comme de simples lieux d'apprentissage du Coran, d'invocation, mais devraient être vu comme des lieux de savoir et des sciences. Le ministre semble ainsi déterminé à s'attaquer au radicalisme religieux à la source à travers la mise à nu des plans élaborés en la matière. «Certaines parties exploitent les espaces éducatifs, culturels et ceux pour jeunes en vue de faire passer des idées qui prônent l'extrémisme religieux», a-t-il dit avant d'assurer que son département s'est sérieusement penché sur les discours propagandistes prônés par certains sur les réseaux sociaux notamment et même certains médias. Mohamed Aïssa a, à maintes reprises, rappelé que l'islam de l'Algérie est celui du rite malékite, celui de l'ouverture, de la tolérance, tel que pratiqué et transmis par nos ancêtres. Et s'il se refuse à interdire que des Algériens choisissent de se référer à d'autres rites faisant partie de l'islam, il considère pourtant qu'il y a danger à partir du moment où cela se fait avec un soubassement politique, ajoutant que le radicalisme se combat lorsqu'on possède une bonne conscience et connaissance de notre histoire, de notre héritage, mais aussi en faisant un travail de concertation avec le ministère de l'Education.