Bouteilles d'eau, couvertures, médicaments: l'équipage de l'Aquarius, un navire affrété par des humanitaires, s'apprêtait à quitter le port de Marseille hier samedi, pour sa première mission au large des côtes libyennes à la rescousse des migrants naufragés. Avec sa coque peinte en orange fluo et siglée des logos des deux associations qui l'ont affrétée, Médecins du Monde et SOS Méditerranée, cette «ambulance des mers» de 77 mètres de long sera la seul navire uniquement dédié au secours à croiser en pleine mer. Depuis les étroites coursives jusqu'au modeste mess, l'équipage, qui a accueilli vendredi la presse avant son départ, échange en allemand, français, anglais ou espagnol. L'un des infirmiers parle tigrigna, la langue érythréenne de nombreux migrants, un médecin parle arabe. «Nous faisons notre devoir en tant que société civile européenne», clame en français Klaus Vogel, un capitaine allemand au long cours, qui, il y a un an, en a eu assez d'entendre, impuissant, parler des milliers de migrants qui se noient en Méditerranée.