Plusieurs centaines de migrants, essentiellement africains mais aussi beaucoup de Syriens continuent, chaque jour, de tenter la dangereuse traversée de la Méditerrannée pour rejoindre les cotes européennes en dépit des récentes tragédies, dans lesquelles plus de 1200 personnes ont péri noyées en mois d'avril. Face à la tragédie l'Union européenne (UE) a appelé à un "effort commun". Plus de 3.400 migrants ont été secourus en mer uniquement pour la journée de samedi, principalement au large de la Libye, dont 217 par un patrouilleur de la marine française envoyé pour renforcer le dispositif européen en Méditerranée, à la suite d'une série de naufrages meurtriers en avril. Ce bilan ne constitue pas un record mais il s'agit d'une des journées les plus chargées après le secours de 3791 migrants le 12 avril et 2850 le 13 avril. En plus du patrouilleur français, les opérations menées ce week-end ont mobilisé plusieurs navires des gardes-côtes italiens. La marine militaire italienne a en particulier annoncé que sa frégate Bersagliere avait secouru 778 migrants et son patrouilleur Vega 675 autres. Au lendemain de plusieurs naufrages dont le plus important a fait plus de 800 disparus dans les eaux italiennes, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini avait lancé qu'il était du devoir de l'UE de faire face au flot de migrants qui traversent la Méditerranée quotidiennement. - L'UE appelle à un "effort commun" A la suite d'une série de naufrages ayant fait plus de 1.200 morts en avril, les dirigeants européens réunis en sommet extraordinaire en avril dernier ont décidé de renforcer la présence de l'UE en mer en triplant le budget de l'opération Triton, qui était jusqu'alors de 3 millions d'euros par mois. Dans ce sens Mme Mogherini a souligné qu'"un effort commun (est) nécessaire afin de régler la question de la migration, en s'attaquant aux causes profondes comme aux urgences". Elle avait appelé les Etats-Unis et l'Union africaine (UA) à travailler avec l'UE "pour sauver les vies de gens désespérés qui cherchent un meilleur avenir, pour lutter contre les trafics et ceux qui font traverser la Méditerranée à ces gens". Concernant l'aide aux migrants qui traversent la Méditerranée au péril de leurs vies, donnant lieu à des tragédies, la Norvège avait annoncé jeudi qu'elle allait accroître son aide aux migrants de la Méditerranée, en envoyant un navire supplémentaire à Frontex, l'agence européenne de surveillance des frontières. L'envoi d'un bateau de sauvetage s'ajouterait au navire que le pays, qui n'est pas membre de l'UE, a déjà offert pour l'opération Triton de surveillance européenne des frontières. - Du répondant, plus de 800 personnes secourues en 3 jours Le renforcement du plan Trition de surveillance des eaux méditerranéennes commence à porter ses fruits. Outre les opérations de sauvetages effectuées par l'Italie et la France, les gardes-côtes turcs ont intercepté samedi 171 migrants clandestins dont plusieurs Syriens qui tentaient de traverser la Méditerrannée à destination de l'Europe dans la région de Mersin dans le sud de la Turquie. Sur les côtes libyennes, plus de 600 migrants clandestins de différentes nationalités à savoir (éthiopienne, soudanaise, somalienne, erythréene) ont été secourus par les forces de la protection libyennes dan la région de Djafra. Dans la même journée, au large des côtes égyptiennes, trois migrants ont péri noyés et 31 autres ont été secourus quand leur embarcation a chaviré selon des responsables des services de sécurité, dans laquelle figurait 3 Syriens, 15 Soudanais, deux Erythréens et un Egyptien. Les gardes côtes espagnols avaient annoncé également jeudi, avoir secouru 35 candiats à la migration clandestine à bord de deux chalutiers. Les ONG Médecins sans frontières (MSF) et Migrant offshore aid station (Moas) ont annoncé samedi pour leur part, le début de leur propre opération de sauvetage, avec un navire qui a appareillé de Malte pour se mettre pendant six mois à la disposition des secours. Le "MV Phaenix", équipé d'un drone sophistiqué pour repérer les embarcations en détresse, est l'unique navire privé engagé dans cette action, même si les gardes-côtes font régulièrement appel à des cargos de passage pour porter secours aux migrants lorsqu'aucun bateau de secours ne se trouve sur zone.