Il y a le clasico Real-Barça, il y a le derby Real-Atletico, mais comment appeler la confrontation Barça-Atletico ? Depuis quelques années, ces matches-là sont devenus plus indécis, plus haletants, grâce au retour au premier plan de l'"Atleti" depuis la nomination de l'entraîneur Diego Simeone en 2011. Entre le champion d'Europe 2015 et le finaliste de la C1 2014, il est apparu une sorte de second clasico. Il y a la rivalité Madrid-Barcelone, il y a un haut niveau compétitif, il y a deux styles de jeu face à face. Bref, l'émotion est là. Le FC Barcelone et l'Atletico Madrid ont un point commun: leur antagonisme avec le Real, ce rival encombrant qu'ils adorent détester. Pour le reste, difficile de trouver plus dissemblables que l'équipe de Luis Enrique et celle de Simeone: les stars catalanes face au collectif "colchonero", le jeu de passes blaugrana contre le bloc défensif madrilène, la deuxième meilleure attaque de Liga (87 buts inscrits) contre la meilleure défense d'Espagne (15 buts encaissés). Jusqu'à ce week-end, le Barça semblait s'avancer inexorablement vers un nouveau triplé Liga-Coupe-Ligue des champions, comme en 2015. Et puis... Et puis le doute s'est insinué au Camp Nou samedi avec la rude défaite contre le Real, la première des Catalans après une série d'invincibilité de 39 matches toutes compétitions confondues. Pendant ce temps, l'Atletico a fait le plein de confiance en étrillant le Betis Séville 5-1, malgré une défense décimée et qui devrait récupérer seulement mardi son patron Diego Godin. L'assurance Simeone : «Nous nous attendons à un meilleur Barça» l «Je ne pense pas que ce qui s'est passé l'autre jour influera sur le match de demain (mardi). Nous nous attendons toujours à affronter le meilleur Barça. Nous considérons qu'étant à domicile, ils tenteront de s'imposer dans ce match. Nous nous connaissons assez bien. Mais je ne crois pas qu'il y ait des surprises dans ce que proposeront les deux équipes. Tout le groupe s'est déplacé et nous allons évaluer comment ils se sentent. Mais indépendamment de cela, il est important que les 18 joueurs sur la feuille de match jouent leur vie sur chaque minute de la rencontre». La crainte Luis Enrique : «Mes joueurs ne sont pas des machines» «Cela faisait un moment que nous n'avions pas goûté à la défaite mais cela nous permet aussi de nous rendre compte de la difficulté de gagner. Nous espérons tous que cela servira de stimulant pour gagner à nouveau. Les joueurs ne sont pas des machines, cela peut arriver. J'ai une confiance aveugle dans mes joueurs. J'ai une équipe fiable. Nous allons rivaliser au plus haut niveau, je n'ai aucun doute là-dessus. Il est clair que l'Atlético est difficile à jouer. C'est une équipe de top niveau. Indépendamment de ce qui nous est arrivé samedi, c'est un adversaire qui va nous compliquer la vie», a-t-il prédit. L'histoire L'Atleti veut refaire le coup de 2014 l Au même stade de la compétition en avril 2014, l'"Atleti" avait éliminé le Barça, alors entraîné par Gerardo "Tata" Martino, en lui causant mille difficultés (1-1, 1-0). Un mois plus tard, les "Colchoneros" s'assuraient le titre de Liga, au nez et à la barbe des Catalans au Camp Nou (1-1). Cette saison-là, l'Atletico avait enchaîné six matches sans défaite contre Barcelone. Mais avec l'arrivée de Luis Enrique à l'été 2014, le rapport de force s'est inversé: six victoires catalanes en autant de rencontres! Et plusieurs polémiques qui devraient pimenter les retrouvailles: Neymar accusé d'être trop provocateur, les "Colchoneros" taxés de brutalité, leur défenseur brésilien Filipe Luis estimant que Lionel Messi est protégé par les arbitres... Le retour Godin sera bien présent l Longtemps incertain pour la rencontre, Diego Godin a finalement reçu le feu vert médical pour jouer le quart de finale de l'UEFA Champions League. En conférence de presse, il a abordé les motivations de l'Atlético Madrid. «On sait que le match important est celui de mardi mais on ne signe pas pour un nul. On ne signe pour rien. Si on peut gagner ce match, c'est mieux», a commenté le défenseur central, qui aura de nouveau sur sa route le quintuple Ballon d'Or, Lionel Messi. Pas de quoi inquiéter Godin sur le talent de La Pulga : «Messi est un joueur clé partout sur ??le terrain. En fonction de là où il va jouer, nous nous appuierons sur notre travail collectif». Nul doute que ce retour va faire du bien au club madrilène face au FC Barcelone et sa redoutable MSN (Messi-Suarez-Neymar). La force Griezmann veut faire mal aux Blaugrana l Collectivement, le trio barcelonais "MSN" évolue dans une autre dimension: 107 buts toutes compétitions confondues cette saison pour le trio (Luis Suarez 43, Messi 37 et Neymar 27). Messi pourrait inscrire mardi le 500e but de sa carrière. Côté Atletico, Antoine Griezmann n'est pas loin de rivaliser: 26 buts toutes compétitions confondues. «C'est la même dépendance que pour le Barça avec Neymar, Messi, Suarez, la même que pour le Real avec (Cristiano) Ronaldo», a résumé le technicien argentin. Buteur décisif au stade Santiago-Bernabeu fin février (1-0), Griezmann part à l'assaut du Camp Nou ce soir. Il sera épaulé en attaque par l'expérimenté Fernando Torres, avec l'objectif d'enfoncer le Barça et d'enflammer cet autre clasico. SL Benfica - Bayern Munich Les petits portugais à l'assaut de l'ogre allemand l Le Bayern Munich se déplace à Lisbonne pour affronter le Benfica dans un match quelque peu déséquilibré. D'ailleurs, les Portugais peuvent trembler ce soir face aux Allemands de Pep Guardiola. La qualification en quart, arrachée en prolongation en huitième de finale retour contre la Juventus, est encore dans toutes les mémoires. Et là encore, des Français en attaque font parler d'eux. Ils incarnent deux générations. Franck Ribéry aura 33 ans jeudi. Kingsley Coman, lui, aura 20 ans le 13 juin, en plein Euro-2016. Et tous les deux signent des gestes magnifiques. Comme cette "papinade" de Ribéry ce week-end en Bundesliga. Diminué lors du 8e de finale retour de C1 face au Zénit, le Benfica Lisbonne pourra compter sur ses cadres contre le Bayern.Le mois dernier, le club portugais avait dû se passer de Jardel et Andre Almeida (suspendus), mais aussi de Lisandro Lopez (blessé). Les trois joueurs font leur retour dans le groupe qui affrontera le Bayern mardi soir, en quart de finale de la Ligue des champions. Seuls Luisao, blessé depuis le mois de novembre, et Julio Cesar, qui devrait faire son retour la semaine prochaine, ne seront pas du déplacement. La mise en garde Guardiola : «Je ne me sens pas favori» l «Nous aurons face à nous une très très bonne équipe. J'insiste là dessus. J'ai beaucoup de respect pour Benfica. Je l'ai vu plusieurs fois, et elle m'a fait une très grande impression. Benfica a la meilleure défense à quatre d'Europe. Mais ce n'est pas une équipe défensive. Elle occupe parfaitement les espaces et se projette vite. C'est une équipe très bien organisée je peux vous le dire. Si on ne joue pas bien, on sera éliminés. Si le Bayern ne la gagne pas, et qu'on parle d'échec, je l'accepterai mais il faut que les gens sachent que gagner la C1, c'est tout sauf facile. Le Bayern a fait une fois le triplé en 116 ans d'histoire». L'ambition Rui Vitoria : «Sortir le Bayern, quel que soit son niveau» l Le coach du Benfica Lisbonne ambitionne de créer l'exploit, misant sur «le mélange d'insouciance de la jeunesse et d'expérience». «Je suis heureux de voir la solidarité et le bonheur qui se dégagent de ce groupe pendant ces matches. J'éprouve une grande fierté à voir de jeunes joueurs sortir du rang. Le mélange d'insouciance de la jeunesse et d'expérience des joueurs plus âgés a joué un rôle très important. Toute équipe qui atteint ce niveau de la compétition veut la gagner. Nous allons essayer de sortir le Bayern, quel que soit son niveau».