Option n La modernisation de la coordination opérationnelle entre les unités de la Gendarmerie nationale est prévue dans le cadre du plan «Lala Maghnia». Il comprend également le développement de l'action du renseignement criminel, notamment par l'exploitation rapide des renseignements en prévision du démantèlement de réseaux de trafic de drogue et de contrebande, ainsi que l'amélioration des installations. Le plan «Lala Maghnia» est venu compléter les dispositifs précédents de lutte contre la contrebande, notamment celle du carburant, qui a tant changé le quotidien de certaines zones frontalières. Comme conséquence des différentes mesures de resserrement de l'étau sur les contrebandiers, la saisie du carburant a enregistré une nette baisse durant les premiers trois mois de l'année en cours au niveau de la bande frontalière ouest, soit environ 136 000 litres saisis seulement contre 400 000 litres dans la même période de 2015. La plupart des saisies de cette matière énergétique, cette année, ont été opérées dans les trois premières semaines de janvier dernier, avant la rentrée en vigueur du plan en question, a-t-on observé. «La majorité des indices liés au trafic du carburant dans cette région ont complètement changé, ce qui s'est répercuté positivement sur le quotidien des citoyens de Tlemcen, qui s'approvisionnent du carburant dans de meilleures conditions contrairement à l'époque de la rareté de la marchandise et des files d'attente au niveau des stations-service affectées par la contrebande de cette matière subventionnée par l'Etat», a fait savoir le commandant du groupement de la gendarmerie de Tlemcen. Se référant aux données du centre de distribution de Naftal à Remchi, le même responsable a indiqué que l'approvisionnement de la wilaya de Tlemcen en carburant a baissé de moitié, de 4 400 camions par mois il y a quelques mois à 2 250 actuellement, approvisionnant les 68 stations-service dont dispose la wilaya. L'approvisionnement en carburant s'effectue aujourd'hui une fois par semaine en moyenne. Auparavant, l'opération était quotidienne avec des pics à un intervalle de 5 heures entre deux opérations, a-t-on souligné. La régression importante du nombre de camions de transport du carburant a engendré d'autres impacts positifs dont la diminution du nombre d'accidents de la circulation au niveau du réseau routier de la wilaya de Tlemcen, qui a enregistré, durant le premier trimestre de cette année, une baisse considérable des accidents à environ 30% par rapport à la même période de 2015. Une tournée à travers les villages frontaliers a permis de constater la disparition des baudets qui constituaient le décor. Ces animaux étaient utilisés comme moyen approprié pour acheminer les marchandises destinées à la contrebande, comme l'ont confirmé à l'APS des citoyens locaux, faisant remarquer un retour à d'anciennes activités comme l'agriculture, notamment l'arboriculculture, connue historiquement dans ces régions frontalières, à l'image de Maghnia. F.H./APS Une banque de données l La Gendarmerie nationale a créé une banque de données sur la contrebande et les contrebandiers dans l'ouest du pays, a appris l'APS, ce lundi, à Tlemcen auprès du chef de service de la communication de ce corps sécuritaire. Lancée depuis le début de l'année en cours, cette banque de données est un fichier regroupant toutes les informations liées au phénomène de la contrebande et permettant de répertorier les indices de ce phénomène, à savoir les moyens et la nature du trafic, les produits ciblés et les lieux d'acheminement, a souligné le colonel Abdelhamid Kerroud, en marge d'une visite guidée sur la bande frontalière ouest, organisée au profit au profit des journalistes de la presse nationale. Ce mécanisme vient comme un appui aux différentes mesures entrées en vigueur dans le cadre de la lutte contre ce fléau et comprend également les profils des personnes impliquées et complices, les lieux de stockage et toutes les activités concernées par le trafic transfrontalier, a souligné le même officier supérieur. Cette banque de données est appelée à être généralisée à l'ensemble des wilayas frontalières du pays, à la faveur des résultats jugés positifs de cette expérience dans l'ouest depuis son lancement, a précisé le même responsable, ajoutant que ce fichier est alimenté et mis à jour par l'ensemble des unités territoriales et les gardes-frontières. Ce nouvel outil se veut un moyen pratique pour l'ensemble des unités engagées dans la lutte contre le trafic transfrontalier afin d'échanger en temps réel les informations et aider au traitement et à la résolution des enquêtes judiciaires. Un impact de 3 milliards de dollars l L'Etat algérien place les phénomènes de contrebande et de terrorisme au «même niveau», selon le ministre de l'Intérieur, qui en a fait l'affirmation, dernièrement expliquant que «le terrorisme détruit les sociétés et la contrebande leur économie». C'est pourquoi, la lutte contre ce fléau, à l'origine d'une véritable hémorragie financière pour le pays, sera implacable. L'impact financier de ce trafic qui ronge notre économie, «dépasse» les 3 milliards de dollars, si l'on reprenait le chiffre avancé à partir du poste frontalier de Ras Layoune à Tébessa, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui. «Les produits de contrebande sont soutenus à 100% et sont destinés à l'origine aux classes sociales vulnérables et moyennes», a-t-il ajouté. Dans le même contexte, le ministre a précisé que l'Etat algérien «met les phénomènes de contrebande et de terrorisme au même niveau» soulignant que «le terrorisme détruit les sociétés et la contrebande leurs économies». M. Bedoui a, en outre, souligné «la détermination de l'Etat à utiliser tous les moyens disponibles pour éradiquer ce phénomène». En visite de travail, en décembre dernier, dans la ville frontalière de Maghnia (Tlemcen), le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, avait affirmé que les mesures prises par l'Algérie en matière de lutte contre la contrebande dans les régions frontalières commencent à donner des résultats probants. Il avait fait remarquer, au passage, l'existence d'un lien entre la contrebande, le trafic de drogue et le financement du terrorisme dans le monde. Une baisse sensible la criminalité à Sidi Bel-Abbès l Les services de la Gendarmerie nationale ont relevé une baisse du taux de criminalité dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès de 30,97% au premier trimestre 2016 par rapport au dernier trimestre 2015. Le lieutenant-colonel Bachir Salhi, commandant du groupement territorial de ce corps, a, en effet, affirmé dimanche dernier que la baisse du crime organisé est en conséquence due au plan «Lala Maghnia» visant à resserrer l'étau au niveau de la bande frontalière. Concernant la contrebande, 13 crimes ont été traités durant le dernier trimestre de 2015 contre 4 au premier trimestre 2016, a encore signalé la même source. En outre, 33 affaires de séjour illégal sur le territoire national ont été traitées au dernier trimestre de l'année dernière, soldées par l'arrestation de 114 personnes contre 27 affaires au premier trimestre 2016 et l'arrestation de 58 personnes. Un «problème sécuritaire» l Il convient de rappeler, par ailleurs, que la valeur des saisies a atteint 26,5 milliards de dinars pour la période 2014-2015. Les marchandises destinées à la contrebande vers le pays voisin sont notamment le carburant, les denrées alimentaires subventionnées dont les céréales, le bétail et les médicaments, en contrepartie de la drogue du Maroc et des épices qui sont souvent avariées. L'ex-ministre de l'Energie, Youcef Yousfi avait révélé lors de l'une de ses sorties médiatiques que 1,5 milliard de litres de carburant sortent chaque année illégalement d'Algérie. Ce qui représente, selon lui, plus d'un milliard de dinars. L'ex-ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia était allé jusqu'à qualifier le phénomène de la contrebande du carburant de «problème sécuritaire» pour le pays, en affirmant que 25% de la production nationale de carburant «est gaspillée et exportée illégalement».