L'Etat algérien place les phénomènes de contrebande et de terrorisme au «même niveau», selon le ministre de l'Intérieur, qui en a fait l'affirmation, hier, expliquant que «le terrorisme détruit les sociétés et la contrebande leur économie». C'est pourquoi, la lutte contre ce fléau, à l'origine d'une véritable hémorragie financière pour le pays, sera implacable. L'impact financier de ce trafic qui ronge notre économie, «dépasse» les 3 milliards de dollars, si l'on reprenait l'affirmation faite hier mardi à partir du poste frontalier de Ras Layoune à Tébessa, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui. «Les produits de contrebande sont soutenus à 100% et sont destinés à l'origine aux classes sociales vulnérables et moyennes», a-t-il ajouté. Dans le même contexte, le ministre a précisé que l'Etat algérien «met les phénomènes de contrebande et de terrorisme au même niveau» soulignant que «le terrorisme détruit les sociétés et la contrebande leurs économies». M. Bedoui a en outre souligné «la détermination de l'Etat à utiliser tous les moyens disponibles pour éradiquer ce phénomène». Par ailleurs, le ministre a indiqué que les membres de la commission de wilaya de lutte contre la contrebande qu'il a rencontrés au poste frontalier «ont formulé des propositions qui seront soumises au gouvernement concernant les aspects juridiques à même de permettre l'intervention opérationnelle dans la lutte contre le phénomène de contrebande». En visite de travail, en décembre dernier, dans la ville frontalière de Maghnia (Tlemcen), le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, avait affirmé que les mesures prises par l'Algérie en matière de lutte contre la contrebande dans les régions frontalières commencent à donner des résultats probants. Il avait fait remarquer, au passage, l'existence d'un lien entre la contrebande, le trafic de drogue et le financement du terrorisme dans le monde. Il convient de noter dans ce sens, que la valeur des saisies a atteint 26,5 milliards de dinars pour la période 2014-2015. Les marchandises destinées à la contrebande vers le pays voisin sont notamment le carburant, les denrées alimentaires subventionnées dont les céréales, le bétail et les médicaments, en contrepartie de la drogue du Maroc et des épices qui sont souvent avariées. L'ex-ministre de l'Energie, Youcef Yousfi avait révélé lors de l'une de ses sorties médiatiques que 1,5 milliard de litres de carburant sortent chaque année illégalement d'Algérie. Ce qui représente, selon lui, plus d'un milliard de dinars. L'ex-ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia était allé jusqu'à qualifier le phénomène de la contrebande du carburant de «problème sécuritaire» pour le pays, en affirmant que 25% de la production nationale de carburant «est gaspillée et exportée illégalement».