L'Algérie perd annuellement 3 milliards de dollars à cause du phénomène de la contrebande dont celle du carburant. Le phénomène de la contrebande est une réalité traduite par les importantes saisies opérées au quotidien sur les frontières sud, est et ouest du pays. Il s'amplifie de plus en plus aux frontières ouest du pays, notamment à Tlemcen. L'analyse des bilans des saisies effectuées par des gardes-frontières, confirme l'ampleur de la contrebande et indique que les frontières algériennes n'ont jamais connu autant de trafics de marchandises, de carburant, de bétail et de produits alimentaires subventionnés. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a souligné jeudi dernier lors d'une visite de travail dans la ville frontalière de Maghnia (Tlemcen) que les mesures prises par l'Algérie en matière de lutte contre la contrebande dans les régions frontalières commencent à donner des résultats probants. En effet, les batailles vigoureuses menées au quotidien par les services de lutte contre le phénomène de la contrebande et le trafic de drogue semblent porter leur fruit. Le ministre de l'Intérieur a fait savoir, lors des travaux de la commission de wilaya de lutte contre la contrebande, que l'Algérie a pris une série de mesures et dispositifs juridiques et sécuritaires pour lutter contre le trafic de drogue et la contrebande. Les chiffres sont glaçants. L'Algérie perd annuellement 3 milliards de dollars à cause du phénomène de la contrebande dont celle du carburant. Le ministre a ajouté, dans ce contexte, que la société algérienne mène une guerre permanente et sans relâche contre ce phénomène qui gangrène l'économie nationale et cible notamment des denrées alimentaires subventionnées par l'Etat et destinées aux couches sociales en contrepartie de produits toxiques. Après avoir salué les grands efforts déployés par les différents corps de sécurité dont l'Armée nationale populaire (ANP), Bedoui a affirmé que «l'Etat est déterminé à lutter contre ce phénomène par tous les moyens humains et matériels», en soulignant l'existence d'un lien entre la contrebande, le trafic de drogue et le financement du terrorisme dans le monde. De son côté, le chef de sûreté de la wilaya de Tlemcen a affirmé l'ampleur de la contrebande. «Tlemcen, de par sa position géographique, souffre énormément de la contrebande et de l'émigration clandestine», relevant en outre que la valeur des saisies a atteint 26,5 milliards de DA pour la période 2014-2015. Dans le même chapitre, ils ont fait savoir que les marchandises destinées à la contrebande vers le Maroc sont notamment le carburant, les denrées alimentaires subventionnées dont les céréales, le bétail et les médicaments, en contrepartie de la drogue et des épices qui sont souvent avariées. Le constat est alarmant. Selon les statistiques avancées par les services de la police des frontières, 207 quintaux de résine de cannabis, 20.428 comprimés de psychotropes, 49,35 grammes de cocaïne et 44.893 litres de carburant ont été saisis cette année dans la wilaya de Tlemcen. D'autre part, le ministre a insisté sur la protection de l'économie nationale contre le phénomène de la contrebande qui gangrène la société et épuise les produits alimentaires subventionnés par l'Etat, tout en évoquant les mesures décidées pour rationaliser les dépenses et moderniser l'administration à travers, entre autres, la délivrance prochaine de la carte d'identité nationale biométrique qui contribuera, a-t-il dit, à lutter contre la corruption. Le ministre a mis l'accent aussi sur le projet de la carte d'immatriculation biométrique prévu en 2016 pour remplacer l'actuelle carte grise.